"Il ne fait aucun doute que l'économie de l'UE traverse une période difficile en raison de la guerre de la Russie contre l'Ukraine et nous avons revu nos prévisions à la baisse en conséquence. Le facteur négatif le plus important est la flambée des prix de l'énergie, qui porte l'inflation à des niveaux record et pèse sur les entreprises et les ménages européens", a déclaré le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, dans un communiqué.
Ces prévisions sont soumises à "une forte incertitude" liée à l'évolution du conflit et le tableau pourrait se noircir encore, a prévenu le commissaire à l'Economie Paolo Gentiloni. "D'autres scénarios sont possibles, dans lesquels la croissance pourrait être plus faible et l'inflation plus élevée que ce que nous prévoyons aujourd'hui", a-t-il expliqué.
Pour l'ensemble de l'Union européenne, la prévision de croissance de cette année est également abaissée à 2,7% et l'inflation est attendue encore plus haut que dans les 19 pays partageant la monnaie unique à 6,8%.
Bruxelles table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 2,3% en 2023 dans la zone euro comme dans l'UE et estime que l'inflation retombera l'an prochain à respectivement 2,7% et 3,2%.
La guerre en Ukraine a renforcé les vents contraires qui existaient avant le début du conflit, mais qui auraient dû se dissiper au cours de l'année. Il s'agit en particulier des hausses de tarifs sur les matières premières qui, au-delà de l'énergie, se propagent aux prix de l'alimentation et de certains produits industriels et services.
Le conflit a également accru les problèmes des chaînes d'approvisionnement et augmenté l'incertitude tant pour les entreprises que pour les ménages, a expliqué Paolo Gentiloni.
L'économie connaît une évolution en dents de scie depuis deux ans. Après avoir été frappée en 2020 par les effets de la pandémie de Covid, l'activité a fortement rebondi à partir du printemps 2021. Résultat, une croissance record de 5,4% enregistrée l'an dernier dans la zone euro, après une récession historique (PIB en repli de 6,4%) l'année précédente.
L'acquis de croissance de 2021 sauve les chiffres de 2022. Sans cet impact, la croissance ne dépasserait pas 0,8% cette année, a souligné M. Gentiloni.