Cette "légère hausse par rapport à mars (+6,7%)" constitue le plus haut niveau jamais vu depuis 1991, selon Statistique Canada.
Les analystes prévoient que les prix des biens et services continueront encore d'augmenter, alors que la banque centrale s'apprête à hausser de nouveau son taux directeur pour contrer l'inflation.
"Ce qui a augmenté n'est toujours pas en baisse dans l'inflation canadienne, et cela ne va peut-être pas se produire de sitôt", a commenté dans une note Royce Mendes, économiste chez Desjardins.
"Les données d'aujourd'hui ne feront que renforcer les paris selon lesquels on doit s'attendre à une hausse consécutive de 50pb (points de base) pour les mois de juin et juillet", a-t-il poursuivi, faisant référence à la prochaine annonce du taux de la banque du Canada, le 1er juin.
Depuis mi-avril, le taux directeur de la banque centrale se situe à 1%. Il s'est longtemps chiffré au niveau plancher de 0,25% durant la pandémie, notamment de décembre 2020 à janvier 2022.
Pression sur les salaires
Statistique Canada a expliqué que l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février a largement contribué à la hausse des prix de l'essence, des produits de base et "tout particulièrement" des aliments.
"Sans l'essence, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 5,8% d'une année à l'autre en avril, après avoir enregistré une hausse de 5,5 % en mars", a expliqué l'institut national dans un communiqué.
La hausse des prix de l'énergie a aussi fait grimper les coûts du logement dans un contexte de marché immobilier enflammé qui commence à peine à montrer des signes de ralentissement.
La vigueur du marché de l'emploi canadien a en outre exercé des pressions à la hausse sur les prix de tous les biens et services, qui ont dépassé les augmentations salariales et ainsi entraîné une perte du pouvoir d'achat des Canadiens.