Lorsque Serafe a envoyé les premières factures début 2019, des milliers de ménages avaient reçu une facture erronée. Les services du contrôle des habitants et Serafe ont été submergés de réclamations.
La commission de gestion des Etats avait alors décidé de se pencher sur le dossier et d'examiner comment l'Office fédéral de la communication (OFCOM), autorité fédérale compétente en la matière, avait géré cette affaire. L'office avait sous-estimé les risques liés au concept de définition des ménages sous une nouvelle forme. En octobre 2020, des milliers de ménages recevaient encore chaque mois une facture erronée.
Moins de 1% d'erreurs
Trois ans après l'introduction de la nouvelle redevance, la commission "constate avec satisfaction que la qualité des données d'envoi s'est sensiblement améliorée", lit-on dans un communiqué publié mardi.
La collaboration entre les autorités fédérales, Serafe, les cantons et les communes pour la correction des erreurs d'adressage semble bien fonctionner. Le taux d'erreur d'adressage est désormais inférieur à 1%, bien en-dessous de la limite tolérée par la loi. Il est inévitable que certaines erreurs ponctuelles subsistent, admet la commission.
Les autorités ont renoncé à une plus grande numérisation du processus de correction des données des ménages, regrette par contre la commission. Cette numérisation a été jugée trop chère et trop compliquée techniquement. La commission comprend les arguments, mais invite le Conseil fédéral à s'assurer que cette évolution demeure un objectif.
Dédommagement à 3 millions
Serafe avait aussi transmis à l'OFCOM une liste des coûts supplémentaires liés aux activités allant au-delà de son cahier des charges pour les années 2018 à 2020. L'entreprise a finalement reçu un dédommagement additionnel de 3,1 millions de francs pour cette période.
Selon l'OFCOM, la transmission des données par les cantons ne répondait en partie pas aux exigences légales. Serafe avait donc dû renforcer son centre d'appels et la mise en place d'un processus d'annonce des erreurs. La commission de gestion est d'accord avec cet argumentaire.
Serafe s'attend encore à des coûts supplémentaires pour les prochaines années. Mais ils devraient diminuer régulièrement, et seront réglés dans un contrat complémentaire. La commission demande qu'en vue de la prochaine période de perception, le Conseil fédéral examine si le cahier des charges de l'entreprise doit être révisé, à la lumière des enseignements passés.
Initiative en cours
Serafe avait repris le mandat de perception de la nouvelle redevance début 2019. En mars dernier, une alliance comprenant l'UDC, l'Union suisse des arts et métiers (USAM) et les Jeunes PLR a lancé une initiative populaire abaisser cette redevance radio et télévision de 335 à 200 francs par an.
Cette initiative intervient quatre ans après le net rejet par le peuple de l'initiative "No Billag", en mars 2018. A plus de 70%, la population avait alors confirmé la volonté de conserver un service public fort.