Au sommet de la colline, le bourg et l'église de Valère ont fière allure en ce mardi matin. Les échafaudages extérieurs et intérieurs ont presque tous été remisés après avoir permis la restauration, le dépoussiérage et la conservation de ce "patrimoine religieux, culturel et naturel exceptionnel d'importance nationale".

Le chantier s'est étalé sur trente-cinq ans. Il a débuté avec la réhabilitation des toitures (1987-1991), des façades (1992-2014) et du choeur (2017-2020) de la basilique, puis s'est poursuivi avec les travaux dans la nef (2020-2022). L'essentiel de la restauration à l'intérieur de l'église a été porté sur les murs et les voûtes.

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Une opération qui a restitué "toute sa splendeur médiévale à la basilique", relève mardi devant la presse réunie dans la basilique Roberto Schmidt, conseiller d'Etat en charge du département des finances et de l'énergie dont dépend le service immobilier et patrimoine, qui s'occupe des travaux. Le résultat permet de rendre à l'église, classée "basilique mineure" par Jean-Paul II en octobre 1987, son unité architecturale et décorative.

Une nonchalance bienvenue

Pour y arriver, il a fallu "faire réapparaître les vestiges de la polychromie originelle du XIIIe siècle qui avait presque entièrement disparu à l'issue de la dernière restauration, faite il y a environ 150 ans", explique Christophe Amsler, architecte mandaté pour la restauration de Valère. A cette période, c'est la présentation archéologique du bâtiment qui avait été mise en évidence.

La nonchalance des ouvriers de l'époque "qui avaient relativement mal travaillé, heureusement" a permis aux restauratrices et restaurateurs de retrouver des traces des dispositions antérieures, ajoute-t-il. Or ce décor originel, simple et sobre, est "très précieux", car il "donne les clés de lecture de l'architecture".

Il vous dit ce que vous devez voir et comment, ce que vous devez comprendre et comment. C'est un guide de lecture conçu et réalisé par ceux-là même qui ont érigé la basilique, il y a 800 ans, résume Christophe Amsler.

Le moins d'intervention possible

Ce décor n'a pas été rénové, mais uniquement restauré, insiste aussi l'architecte cantonal Philippe Venetz, maître d'ouvrage et président de la commission de restauration. "Nous sommes intervenus le moins possible", précise-t-il.

Il a par exemple aussi été décidé de compléter le mobilier liturgique du choeur pour mettre en valeur les stalles du XVIIe siècle derrière lesquelles on devine encore le décor médiéval. Mais aussi de conserver les fresques du choeur qui datent du début du XXe siècle. "Cela fait aussi partie de l'histoire de la basilique", ajoute Philippe Venetz.

Entre autres sans chauffage, ni assistance acoustique, la basilique de Valère a quasiment échappé à l'époque industrielle. Une sous-dotation "peu courante" qu'il a été décidé de conserver ainsi pour sa valeur patrimoniale importante, note Christophe Amsler.

Environ 48 millions de francs

A l'occasion de la fin du chantier, le concept d'accueil a été entièrement repensé et sera mis en place progressivement, souligne Mathias Reynard, chef du département de la santé, des affaires sociales et de la culture, qui, via les musées cantonaux, se consacre à l'organisation au quotidien du site et à sa valorisation culturelle. Les visiteurs pourront notamment choisir différents parcours explicatifs, en fonction de leur temps et de leurs envies, ajoute-t-il.

Au total, la restauration du bourg et de la basilique de Valère ont coûté environ 48 millions de francs. La Confédération prend à sa charge 25%, la commune de Sion 15%, le Chapitre de Sion 10% des frais liés à l'église. Le canton assume le reste, détaille Philippe Venetz. La fin de ces travaux fera l’objet d’une inauguration officielle, le 12 juin 2022. Celle-ci sera suivie par le vernissage d'un livre qui rassemblera toutes les connaissances acquises depuis le début du chantier.