Nonobstant un léger coup de frein en glissement annuel, les investissements dans le segment ont représenté 3,3 milliards.
La place financière zurichoise a accueilli avec Polypeptide sa première cotation de Biotech depuis cinq ans. Les 191 millions de francs collectés en 2021 placent le producteur de peptides d'origine suédoise en cinquième position du classement des opérations de financement menées par des biotechs cotées, derrière Idorsia (600 millions), Bachem (584 millions), Sophia Genetics (234 millions) et Crispr (229 millions), égraine mardi le rapport Biotech 2021 compilé par le cabinet EY.
Les sociétés en mains privées ont, elles, engrangé quelque 800 millions, emmenées par le spécialiste rhénan des cytokines Anaveon et ses 110 millions. Le podium a été complété par le développeur d'immunothérapies zurichois Numab Therapeutics et ses 100 millions, ainsi que par le rhénan Alentis Therapeutics et ses 60 millions.
La consolidation en cours dans le domaine et les dépôts de bilan n'ont pas empêché le nombre de biotechs recensées en Suisse de poursuivre son ascension pour représenter fin décembre pas moins de 258 entreprises de développement et 65 sous-traitants. Les effectifs dans la recherche et le développement ont de leur côté allégrement franchi la barre des 17'000 employés.
Coups d'éclats aux USA
La cadence d'homologations de nouvelles substances de part et d'autre de l'Atlantique a quelque peu ralenti, avec 91 nouvelles autorisations de commercialisation aux Etats-Unis (97 en 2021) et 50 (57) feux verts en Europe. Le recensement ne tient pas compte des approbations provisoires adoptées contre la Covid-19, dont un produit découvert par le tessinois Humab.
La biotech helvétique peut en outre revendiquer la paternité de plusieurs des principaux produits autorisés par la Food and Drug Administration (FDA) du pays de l'oncle Sam: à commencer par le traitement Aduhelm contre la maladie d'Alzheimer obtenu par Biogen sur la base de travaux initiaux du laboratoire zurichois Neurimmune.
Pour prometteur qu'il soit, le segment souffre toujours de l'ampleur des investissements nécessaires à son développement. Les experts d'EY ont ainsi calculé un déficit cumulé de 815 millions de francs en 2021, amenuisé certes par rapport au milliard de pertes essuyé en 2020, mais nettement supérieur aux 595 millions épongés en 2019.
Il constitue en outre encore une portion modeste du secteur des sciences de la vie, dont les exportations ont passé le cap des 100 milliards l'an dernier et représentent plus de 40% de l'ensemble des ventes helvétiques à l'étranger.