Vers 14H20 GMT (16H20 HEC), le TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, évoluait à 134,300 euros le mégawattheure (MWh).

Le TTF a bondi de plus de 60% depuis lundi, frôlant les 150 euros le MWh jeudi (148,995). De tels prix n'avaient plus été enregistrés depuis mars, lorsque le gaz naturel avait été propulsé jusqu'à son plus haut historique.

Le gaz britannique évoluait quant à lui à 282,00 pence par thermie (une unité de quantité de chaleur), après un pic à 315,07 pence, prenant plus de 88% depuis lundi.

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Cette hausse "brutale" et "rapide" est causée par "une double perturbation de l'approvisionnement en gaz naturel sur le marché européen", a expliqué Ole R. Hvalbye, analyste chez SEB.

D'une part, "nous avons récemment assisté à une pénurie soudaine de l'offre de gaz naturel liquéfié (GNL) aux États-Unis", poursuit-il, un incendie ayant endommagé le terminal Freeport LNG près de Houston au Texas, qui devrait être hors service pendant 90 jours.

"Jusqu'à 3,4 millions de tonnes de GNL seront retirées du marché", précise Ole R. Hvalbye.

En parallèle, le groupe russe Gazprom a annoncé la diminution de l'offre provenant du gazoduc Nord Stream, qui alimente l'Allemagne.

Le groupe italien ENI a également signalé qu'après avoir réduit de 15% ses livraisons de gaz naturel à l'Italie mercredi, le géant russe ne livrera jeudi que 65% des quantités réclamées.

Le groupe autrichien OMV devrait également voir ses livraisons de gaz réduites.

"Notre produit, nos règles"

Le patron de Gazprom, Alexeï Miller, a défendu jeudi les choix de son groupe dans le contexte de l'offensive russe en Ukraine et des sanctions occidentales contre Moscou. "Notre produit, nos règles. Nous ne jouons pas selon des règles que nous n'avons pas faites", a-t-il déclaré lors du forum économique de Saint-Pétersbourg.

"Il s'agit clairement d'une stratégie visant à perturber et faire grimper les prix", avait dénoncé le ministre de l'Économie et du Climat allemand Robert Habeck, dans un communiqué mercredi.

"La peur est de retour sur le marché européen du gaz", souligne M. Hvalbye, rappelant que la construction d'une alternative au gaz russe pour l'Europe prend du temps.

Les prix du pétrole poursuivaient quant à eux leur recul jeudi au lendemain de l'annonce de la banque centrale américaine (Fed) de la plus forte hausse de taux depuis 1994, menaçant ainsi la demande aux Etats-unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août perdait 1,40% à 116,85 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet baissait de 1,26% à 113,86 dollars.

Les cours fléchissent "car les investisseurs envisagent une plus grande probabilité de récession, ce qui réduirait la demande de pétrole et ferait baisser les prix", a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote.

La Réserve fédérale (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de trois quarts de point, la plus forte hausse depuis 1994, et son président a assuré que l'institution restait "déterminée" à lutter contre l'inflation galopante.

"La croissance sera inévitablement entravée par les hausses continues des coûts d'emprunt", a jugé Tamas Varga, analyste chez PVM Energy. Or une croissance minorée peut lester la demande d'or noir.