Ce cumul de 15,5 millions de téléspectateurs (qui ont suivi l'allocution sur TF1, France 2, M6, TMC et les chaînes d'information en continu BFMTV, CNews, LCI et franceinfo) correspond à un chiffre de 82,6% de part d'audience, selon Médiamétrie.

Un message de 8 minutes

Le chef de l'Etat s'est adressé aux Français pendant 8 minutes, après avoir bouclé mercredi son tour de table des forces politiques, à la recherche d'un difficile consensus à l'Assemblée nationale et avant d'être happé par une série d'engagements internationaux, dont le Conseil européen à partir de jeudi à Bruxelles.

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A titre de comparaison, plus de 21 millions de téléspectateurs toutes chaines confondues avaient suivi l'allocution d'Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine, le 3 mars après l'invasion russe, pour une part d'audience de 82,6%.

En pleine crise politique en France, le président Macron est contraint de s'éloigner 48 heures de Paris pour participer à un sommet de l'Union européenne (UE) jeudi et vendredi marquant la fin de la présidence française. Il doit aussi se déplacer à nouveau à partir de dimanche pour des sommets du G7 en Allemagne et de l'Otan en Espagne.

Ce n'est pas la première fois. Le président français avait déjà été pris à partie pour s'être rendu mi-juin en Europe de l'Est en pleine campagne du second tour des législatives et en prononçant un discours mal perçu juste avant de s'envoler.

Pas un ultimatum

Mais l'exécutif a rejeté toute idée d'ultimatum lancé à l'opposition. "Il n'y a ni ultimatum ni question de 48 heures", a affirmé jeudi matin la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, niant que le chef de l'Etat ait mis la pression sur l'opposition.

"L'ultimatum c'est la fin. Là, il ouvre le début des négociations, le début du consensus et des compromis. On parle de plusieurs jours, peut-être même de plusieurs semaines", a-t-elle insisté.

Quatre jours après le second tour des élections législatives, la France reste plongée dans l'incertitude, le président Macron, réélu en avril, ayant perdu sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce qui pose la question de sa capacité à mener son projet de réformes.

Sa coalition centriste libérale, sur laquelle il s'était appuyé pendant son premier mandat de cinq ans, ne conserve que 245 sièges sur 577, loin de la majorité absolue de 289. L'alliance de gauche avec 150 députés environ et l'extrême droite (89) ont fait une percée massive dans l'hémicycle, la droite classique disposant elle de 61 députés du parti Les Républicains (LR).

Une situation qui rebat les cartes dans un pays peu habitué aux coalitions de gouvernement, contrairement à la pratique d'autres pays européens comme l'Allemagne.

Clarifier les positions

Lors d'une courte allocution aux Français mercredi soir, le chef de l'Etat a pris acte des "fractures" révélées par le résultat des législatives et assuré vouloir "bâtir des compromis" avec ses opposants, les pressant de "clarifier" leur positionnement et semblant fixer un délai d'ici vendredi soir.

Il a reconnu la nécessité "d'apprendre à gouverner et légiférer différemment", usant de nombreuses fois du mot "compromis". Car "aucune force politique ne peut aujourd'hui faire les lois seule", un "fait nouveau", a déclaré le président.

"J'entends et je suis décidé à prendre en compte la volonté de changement que le pays a clairement demandée", a-t-il dit en évoquant deux scénarios, des accords au cas par cas sur les textes législatifs ou une coalition plus large. Il a également rejeté la formation d'un gouvernement d'union nationale, idée largement écartée à ce stade.

"Premiers pas"

Mais les oppositions ont fustigé son intervention et refusé toute coalition de gouvernement, l'enjoignant, comme la députée socialiste Valérie Rabault, de "faire le premier pas" et proposer des mesures "très claires" pour les Français qui seront débattues au Parlement "au cas par cas". "C'est lui qui est au pied du mur, pas nous", a-t-elle dit jeudi sur une radio.

Même tonalité chez l'opposition de droite. Une coalition, "bien sûr que c'est non: nos députés ont été élus avec un mandat clair par leurs électeurs", qui est de "siéger dans l'opposition", a estimé le sénateur LR Bruno Retailleau.

L'appel du président Macron semble viser essentiellement la droite et la gauche modérées, un rapprochement plus large avec l'extrême droite de Marine Le Pen ou la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon étant écarté des deux côtés.

"Ce n'est pas au programme non plus", a coupé court la porte-parole du gouvernement d'Elisabeth Borne, la Première ministre qui se retrouve pour sa part fragilisée. Pour le président Macron, c'est un peu le retour du bâton, lui qui est accusé d'avoir eu une gestion verticale du pouvoir dans une France de plus en plus fracturée.

15,5 millions de téléspectateurs

L'allocution du président Emmanuel Macron mercredi soir, où il s'exprimait pour la première fois depuis la perte de sa majorité absolue aux élections législatives, a réuni 15,5 millions de téléspectateurs toutes chaines confondues, a indiqué jeudi Médiamétrie.

Ce cumul de 15,5 millions de téléspectateurs (qui ont suivi l'allocution sur TF1, France 2, M6, TMC et les chaînes d'information en continu BFMTV, CNews, LCI et franceinfo) correspond à un chiffre de 82,6% de part d'audience, selon Médiamétrie.

"C'est lui qui est au pied du mur, pas nous (...) S'il reste sur son projet, il n'a pas de majorité absolue, et c'est lui qui est coincé, c'est lui qui va bloquer la France", a résumé jeudi la députée socialiste membre de l'alliance de gauche, Valérie Rabault.

Quatre jours après le second tour des élections législatives, la France est plongée dans l'incertitude, M. Macron, réélu en avril, ayant perdu sa majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce qui remet en cause sa capacité à mener à bien son projet de réformes.

Sa coalition centriste libérale, sur laquelle il s'était appuyé pendant son premier mandat de cinq ans, ne conserve que 245 sièges sur 577, loin de la majorité absolue de 289.

L'alliance de gauche avec 150 députés environ et l'extrême droite (89) ont fait une percée massive dans l'hémicycle, la droite classique disposant elle de 61 députés.

Dans un discours télévisé aux Français mercredi soir, suivi par 15,5 millions de téléspectateurs, le chef de l'Etat a pris acte des "fractures" révélées par les législatives et assuré vouloir "bâtir des compromis" avec ses opposants, les pressant de "clarifier" leur positionnement et semblant fixer un délai d'ici vendredi soir.

"J'entends et je suis décidé à prendre en compte la volonté de changement que le pays a clairement demandée", a-t-il dit, en évoquant des accords au cas par cas sur les textes législatifs ou une coalition plus large.

Il a rejeté la formation d'un gouvernement d'union nationale.

Pas d'ultimatum

L'exécutif s'est empressé jeudi d'écarter toute notion d'ultimatum lancé à l'opposition. "Il n'y a ni ultimatum ni question de 48 heures", a affirmé la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, niant que le chef de l'Etat ait mis la pression sur l'opposition.

Mais l'opposition de gauche comme de droite n'en a pas moins fustigé son intervention et refusé toute coalition de gouvernement.

Une coalition, "bien sûr que c'est non: nos députés ont été élus avec un mandat clair par leurs électeurs", qui est de "siéger dans l'opposition", a estimé le sénateur des Républicains (LR, droite) Bruno Retailleau.

La cheffe de file de l'extrême droite, Marine Le Pen, a jugé que M. Macron "n'avait pas compris ce qu'il s'était passé" aux législatives en demandant aux oppositions de "faire le premier pas" pour bâtir des compromis. "C'est à la majorité de faire le premier pas pour amender son projet", a-t-elle insisté.

Le "dialogue" avec l'opposition est "enclenché" pour "plusieurs jours, peut-être même plusieurs semaines", a assuré de son côté Mme Grégoire, précisant que M. Macron "reverra possiblement les présidents des forces politiques et échangera avec eux en étant à l'écoute".

Cela se fera dans un agenda international chargé. Le chef de l'Etat participe jeudi et vendredi à Bruxelles à un sommet de l'Union européenne marquant la fin de la présidence française. Il se rendra ensuite à partir de dimanche à des sommets du G7 en Allemagne puis de l'Otan en Espagne.

Scénario à l'allemande

La nouvelle situation au Parlement rebat les cartes dans un pays peu habitué aux coalitions, contrairement à ce qui se pratique dans d'autres pays européens comme l'Allemagne.

"On voit très bien qu'une coalition n'est possible qu'avec un parti: Les Républicains", à droite, explique à l'AFP le directeur général de l'Ifop, Frédéric Dabi.

"Mais il y a aussi plusieurs lignes chez LR qui rendent les choses peu propices à un scénario à l'allemande où il y a eu trois mois de négociation pour atteindre le gouvernement actuel", ajoute-t-il, en soulignant qu'un enlisement à l'Assemblée pourrait se retourner contre le président.

L'appel de M. Macron vise essentiellement la droite et la gauche modérées, un rapprochement plus large avec l'extrême droite de Marine Le Pen ou la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon étant exclu des deux côtés.

Mme Le Pen, finaliste de la présidentielle d'avril face à M. Macron, a été élue jeudi présidente du groupe du Rassemblement national à l'Assemblée. Les 89 députés de son groupe - qui n'a jamais aussi été important, signe de la légitimisation progressive de l'extrême droite en France - l'ont désignée par acclamation - et non à main levée, sous un tonnerre d'applaudissements.