Les commandes, au profit des compagnies Air China, China Eastern, China Southern et Shenzhen Airlines, représentent un total de près de 37 milliards de dollars (35,6 milliards de francs) au prix catalogue, rarement appliqué.

Pour Airbus, ces commandes, qui doivent encore être finalisées, "démontrent la dynamique de reprise positive et les perspectives prospères du marché chinois de l'aviation".

China Eastern va ainsi se doter de 100 appareils de la famille A320neo, China Southern de 96 appareils du même modèle. Air China et sa filiale Shenzhen Airlines vont elles respectivement se doter de 64 et 32 A320neo.

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Les compagnies n'ont pas précisé les modèles de la famille A320 concernés, mais selon une source proche du dossier, il s'agit aussi bien d'A320 que des A321 pouvant emporter davantage de passagers, ainsi que quelques A319, plus petits.

Toutes les livraisons sont prévues entre 2023 et 2027, ce qui semble indiquer que le contrat était négocié de longue date, car les créneaux de livraison disponibles se raréfient pour Airbus, confronté à une importante demande pour ses monocouloirs.

Bien qu'affaiblies par la pandémie, les compagnies aériennes dans le monde cherchent à se préparer pour une croissance du trafic mondial, qui devrait doubler dans les 20 prochaines années par rapport à 2019. Pour cela, elles se préparent à renouveler leurs flottes par des avions plus modernes, consommant moins de carburant et émettant donc moins de CO2.

Et si le trafic aérien en Chine reste atrophié par les sévères restrictions sanitaires dans le pays, celui-ci devrait exploser dans les années à venir. La flotte d'appareils en service en Chine devrait ainsi tripler d'ici à 2040 pour atteindre près de 11'000 avions, selon les prévisions d'Airbus.

Le carnet de commandes de l'avionneur européen totalisait fin mai plus de 8'000 commandes pour des avions de la famille A320.

Hausse des cadences

Interrogé il y a quelques mois sur l'absence de commandes chinoises depuis plusieurs années malgré les perspectives de croissance à terme, le président exécutif d'Airbus, Guillaume Faury, affichait sa confiance.

"Il va y avoir besoin de renouvellement de ce carnet de commandes pour que les compagnies aériennes retrouvent de la visibilité", avait-il estimé devant quelques journalistes.

Cette méga-commande vient également conforter l'ambition de l'avionneur européen d'augmenter ses cadences à 75 avions de type A320 produits par mois en 2025, selon une source proche du dossier.

Certains fournisseurs, au premier rang desquels le motoriste Safran, ont fait part de leurs doutes sur l'opportunité de telles cadences, en raison des investissements que cela supposait et du besoin attendu à terme.

Airbus avait drastiquement réduit sa production pendant la pandémie et a entamé une remontée progressive en cadence avec 45 appareils de la famille A320 par mois fin 2021. Il compte en produire 65 par mois à l'été 2023 malgré des tensions ces derniers mois sur les approvisionnements et parfois des difficultés à embaucher.

Cette commande intervient alors que la Chine doit encore certifier le biréacteur C919 de son avionneur national Comac, destiné à concurrencer les Airbus 320 et les Boeing 737 MAX. L'appareil a été commandé à 815 exemplaires par des compagnies chinoises, selon Comac.

A quelques jours du salon international de l'aéronautique de Farnborough (Royaume-Uni), traditionnelle occasion pour les avionneurs d'annoncer ce type de commandes, elle constitue également un revers pour Boeing et son 737 MAX, jugé depuis décembre apte à revoler par Pékin.

L'avionneur américain mise sur l'immense marché intérieur chinois pour retrouver des couleurs avec son monocouloir concurrent de l'A320. Les quatre compagnies qui ont annoncé vendredi la commande d'Airbus sont déjà clientes du MAX.