Au coeur de la controverse, un article de Buzzfeed paru mi-juin, affirmant que des employés de Bytedance en Chine ont eu accès à de nombreuses reprises à des données non publiques sur des utilisateurs américains de l'application. TikTok a confirmé ces informations, et tenté de répondre aux inquiétudes d'élus américains, sans parvenir à les rassurer.

Mark Warner (démocrate) et Marco Rubio (républicain), les président et vice-président de la commission du Sénat américain sur le renseignement, ont écrit à l'agence américaine de protection des consommateurs, la FTC, pour lui demander d'enquêter sur une "apparente tromperie".

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

"Des employés basés en Chine ont eu un accès total à des informations sur les utilisateurs, y compris les dates de naissance, les numéros de téléphone et d'autres données d'authentification", détaillent-ils, avant de mentionner la loi chinoise qui impose aux entreprises du pays de partager leurs données si Pékin leur demande.

"Comme nous l'avons dit et répété, TikTok n'a jamais partagé de données sur des usagers américaines avec le gouvernement chinois, et ne le ferait pas s'il le lui demandait", a réagi un porte-parole de l'application, sollicitée par l'AFP.

Mi-juin, TikTok avait annoncé que toutes les données relatives à des utilisateurs américains de la plateforme étaient désormais stockées sur des serveurs du groupe Oracle aux Etats-Unis.

Contrôles "solides"

Vendredi, le réseau a adressé une lettre à des sénateurs américains pour leur assurer que l'accès aux informations se faisait dans le respect d'un protocole d'autorisation et de contrôles "solides".

Les responsables du groupe ont aussi expliqué que les ingénieurs de ByteDance ne pourront travailler sur les algorithmes de la plateforme que dans l'environnement informatique d'Oracle, sans extraire de données.

Mais TikTok a beau multiplier les communiqués, des élus insistent. Brendan Carr, un commissaire de l'agence américaine des télécoms, nommé par Donald Trump, a demandé à Apple et Google de retirer le réseau de leurs magasins d'applications mobiles.

"TikTok n'est pas juste une appli de partage de vidéos amusantes", leur a-t-il écrit, décrivant la plateforme comme "un loup déguisé en agneau" et un "outil de surveillance sophistiqué". Durant son mandat à la Maison Blanche, Donald Trump avait essayé de prohiber l'application via différents décrets.

Le président Joe Biden les a révoqués. Mais TikTok fait encore l'objet d'un examen du Comité sur les investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), une agence qui évalue les risques de tout investissement étranger pour la sécurité nationale américaine.