Les experts de la banque aux trois clés ne privilégient ainsi pas le scénario d'une récession à brève échéance, sans toutefois l'exclure totalement en cas d'arrêt subit des livraisons russes en matière d'énergie notamment.
"La disponibilité ininterrompue de l'électricité est une condition fondamentale au fonctionnement sans heurts de l'économie numérique", a averti mercredi en conférence de presse Alessandro Bee, économiste auprès du numéro un bancaire helvétique.
La Suisse demeure toutefois nettement moins dépendante de la Russie que ses voisins européens, avec quelque 5% de ses importations énergétiques directes en provenance du pays des tsars. Les pays de l'Union européenne présentent pour leur part une exposition moyenne de plus de 20%. En termes de consommation, les ménages helvétiques consacrent en outre une part deux fois moindre de leur budget à l'énergie que les foyers européens.
Les auteurs du rapport soulignent l'importance d'établir des priorités parmi des objectifs parfois difficilement compatibles, comme la décarbonation et la sécurité de l'approvisionnement, l'abandon du nucléaire ou encore la promotion des énergies renouvelables.
Pour contrer les difficultés sur le plan de l'approvisionnement éenrgétique, l'économie peut compter sur un potentiel de rattrapage au sortir de la crise sanitaire, ainsi que sur la propension désormais avérée de la Banque nationale suisse (BNS) à adopter rapidement des mesures destinées à juguler l'inflation.
Daniel Kalt, économiste en chef de la banque en Suisse considère que l'inflation doit ainsi revenir dans le couloir de 0 à 2% visé dès l'an prochain, après avoir culminé à 2,7% en 2022.