Un juge d'une cour spécialisé en droit des affaires, dans l'Etat du Delaware (est des Etats-Unis), devra donc déterminer si le multimilliardaire peut, ou non, mettre fin à l'accord d'acquisition qui prévoit des indemnités de rupture d'un milliard de dollars.

"La stratégie de sortie d'Elon Musk est un modèle d'hypocrisie" et un "modèle de mauvaise foi", déclarent les avocats de la plateforme.

"Il a prétendu 'suspendre' l'accord en attendant de satisfaire des conditions imaginaires, failli à son obligation de trouver des financements (...), enfreint son devoir de réserve (et) utilisé des informations confidentielles à de mauvaises fins", détaillent-ils.

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M. Musk "n'a pas employé les moyens nécessaires pour réaliser l'acquisition", ajoutent-ils, après deux mois d'échanges souvent agressifs entre l'acheteur et les dirigeants de la société convoitée.

"Nuire à Twitter"

Pour justifier la décision unilatérale de mettre fin à l'accord, les avocats d'Elon Musk ont assuré vendredi que Twitter n'avait pas fourni toutes les informations demandées sur les comptes inauthentiques actifs sur le réseau et avait minimisé le nombre de spams.

Mais pour l'oiseau bleu, "le comportement de Musk confirme simplement qu'il voulait se sortir d'un contrat qu'il a signé librement, et nuire à Twitter dans le même temps".

"Oh l'ironie lol", a réagi Elon Musk sur Twitter mardi. Lundi, il a publié une image avec quatre photos de lui-même, hilare, avec cette légende : "Ils ont dit que je ne pouvais pas acheter Twitter. Ensuite ils ont refusé de révéler les informations sur les faux comptes. Maintenant ils veulent me forcer à racheter Twitter au tribunal. Maintenant ils sont obligés de révéler les informations sur les faux comptes".

Depuis plusieurs mois, l'homme le plus riche au monde multiplie les attaques et moqueries contre le réseau où il est suivi par plus de 100 millions de personnes. Il a vertement critiqué sa politique de modération des contenus, et s'est moqué publiquement de certains cadres. Au pic de la dispute au sujet du nombre de comptes inauthentiques, il a opposé un émoji en forme de crotte aux arguments de Parag Agrawal, le patron de Twitter.

Vendredi, le président du conseil d'administration (CA) de la plateforme, Bret Taylor, avait prévenu que le CA était "déterminé à conclure la transaction au prix et aux termes convenus" et entendait bien l'emporter devant les tribunaux.

Dommages irréparables

Le fantasque entrepreneur est monté au capital de Twitter en début d'année, avant d'annoncer son intention de racheter la plateforme, qu'il considère comme trop "censurée", dans l'intérêt selon lui de la démocratie.

"Twitter a subi et va continuer à subir des dommages irréparables à cause des infractions" d'Elon Musk, assènent les avocats de la société basée à San Francisco