Sans ces mesures, l'inflation en Allemagne aurait encore grimpé en juin pour atteindre 8,6% sur un an, a calculé l'office statistique.
L'agrégat reste tiré par les prix d'énergie dans le sillage de la guerre en Ukraine, mais il a reculé de 0,3 point par rapport à la valeur record du mois de mai, à 7,9%, a détaillé Destatis dans un communiqué.
Sur un mois, les prix sont quasi stables, à 0,1%.
Le gouvernement allemand a décidé des mesures temporaires à compter de juin pour alléger la facture énergétique des ménages.
Cela vise un "rabais à la pompe" et le "ticket à 9 euros" par mois valable dans tous les transports publics, hors lignes à grande vitesse, rappelle Georg Thiel, président de Destatis.
Reste que les prix des produits énergétiques ont dans l'ensemble progressé de 38,0%, sensiblement autant qu'en mai, avec plus qu'un doublement des prix du fioul domestique (+108,5%) et une envolée des prix du gaz naturel (+60,7%), toujours sur un an.
Risques de bouleversements sociaux
Face à cette explosion des prix pour les ménages, le directeur de l'Institut de conjoncture DIW, Marcel Fratzscher, a mis en garde mercredi contre de possibles bouleversements sociaux dans le pays, jugeant la situation "menaçante" sur la chaîne allemande ZDF.
L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, a lui aussi légèrement reculé, à 8,2%, mais reste très loin de l'objectif de moyen terme de 2% de la BCE.
La Banque centrale européenne, déterminée à ramener à terme l'inflation à la valeur cible de 2%, a annoncé une remontée des taux directeurs de 25 points de base en juillet, une première depuis mai 2011, avant d'autres hausses les mois suivants. Et ce alors que le marché s'inquiète d'une crise énergétique majeure qui déclencherait une récession sur le Vieux Continent, en particulier en Allemagne.