Dans ce contexte volatil, l'AIE a de nouveau insisté sur l'importance de mesures visant à modérer la demande et les prix des carburants.
"Faute d'interventions fortes sur la consommation d'énergie, l'économie mondiale risque fort de rater sa reprise", prévient l'Agence dans son rapport mensuel sur le pétrole.
La flambée des prix des carburants commence à peser sur la consommation de pétrole au sein de l'OCDE, note l'AIE. Mais ce ralentissement est en grande partie compensé par un rebond de la demande ailleurs, avec la reprise en Chine et les besoins de combustible à des fins de production électrique.
La prévision de croissance de la demande mondiale est ainsi réduite pour 2022, mais "marginalement" à ce stade, pour atteindre 99,2 millions de barils par jour, selon l'AIE.
Le mois dernier, l'agence prévoyait 99,4 mb/j.
De fait, la demande mondiale devrait bien dépasser en 2023 les niveaux d'avant la pandémie de Covid-19.
Avec 2,1 mb/j supplémentaires, elle devrait atteindre 101,3 mb/j.
Du côté de l'offre, l'AIE constate une "résilience" de la production russe, "une performance surprenante" en dépit des sanctions, et une offre accrue venue en juin des Etats-Unis et du Canada.
La production pétrolière mondiale devrait ainsi croître d'ici à la fin de l'année, et l'offre mondiale atteindre une moyenne journalière de 100,1 mb/j en 2022. Mais à 101,1 mb/j prévu en 2023, l'offre serait en dessous de la demande.
Alors que l'embargo européen sur le pétrole russe doit encore prendre pleinement effet et que les stocks mondiaux sont particulièrement bas, la réunion de l'OPEP+ le 3 août est particulièrement attendue. Lors de cette rencontre doit être décidée la stratégie du groupe pour septembre, voire pour plus loin.
"Rarement les perspectives sur les marchés pétroliers auront été plus incertaines", entre "détérioration de la situation économique, craintes de récession et risques du côté de l'offre", relève l'AIE dans son rapport, insistant sur l'importance de mesures sur la consommation.