Les Vingt-Sept viennent "juste de donner leur accord à l'ouverture de négociations d'adhésion avec l'Albanie et la Macédoine du Nord!", a tweeté le Premier ministre tchèque Petr Fiala, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. "Nous avons franchi une nouvelle étape importante vers le rapprochement des Balkans occidentaux vers l'UE", a-t-il ajouté, après une réunion sur ce sujet à Bruxelles.
Le protocole va permettre, entre autres, que le Macédonien devienne une des langues officielles de l'UE. La Bulgarie bloquait jusqu'à récemment l'ouverture des négociations en raison d'un conflit opposant les deux pays sur une longue liste de sujets historiques et linguistiques.
La Macédoine du Nord avait accédé au statut de candidat à l'entrée dans l'UE il y a près de vingt ans- Elle a déjà dû surmonter d'importants différends l'opposant à la Grèce pour se joindre à l'Otan en mars 2020.
La position bulgare empêchait aussi la candidature de l'Albanie, candidate depuis 2014.
Sous la pression française, le parlement bulgare a accepté le mois dernier de lever son veto en échange de la garantie que la Macédoine du nord allait remplir certaines exigences sur des points de litige.
Question sensible
La question de la langue reste très sensible en Macédoine du Nord, la Bulgarie considérant la langue macédonienne comme un dialecte bulgare, tandis que les deux pays se disputent des événements et des figures historiques, principalement hérités du passé ottoman.
La Macédoine du Nord s'est engagée à modifier sa Constitution pour inclure les Bulgares dans les groupes ethniques reconnus et à mettre en oeuvre un traité d'amitié de 2017 visant à éradiquer les discours de haine.
La droite nationaliste du VMRO-DPMNE est furieuse et a dénoncé ces derniers jours le compromis et traité Dimitar Kovacevski de "traître".
Bruxelles insiste sur l'élargissement de l'UE dans les Balkans, l'importance stratégique de la région s'étant accrue dans le contexte de la guerre en Ukraine.