Vers 08h50, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, se négociait à 106,13 dollars, en baisse de 1,14%, après s'être apprécié la veille au soir de 1,01% à 107,35 dollars. Les 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août et dont mercredi représente le dernier jour de cotation, lâchaient pour leur part 1,33% à 102,83 dollars, après avoir progressé de 1,57% à 104,22 dollars mardi soir.

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Le repli reflète notamment des données de l'industrie indiquant une augmentation des stocks de pétrole brut américains, alors que les risques de récession mondiale menacent la demande. Les données de la fédération du secteur pétrolier API publiées mardi ont montré que les stocks américains de pétrole brut ont augmenté de près de 2 millions de barils la semaine dernière, tandis que ceux d'essence ont également augmenté, avant les données officielles de l'EIA attendues mercredi.

Les craintes croissantes qu'une lutte mondiale contre l'inflation galopante ne conduise à une récession et n'affecte la demande d'énergie reprenaient leur pression sur les marchés pétroliers. Entre-temps, l'indice de référence international du pétrole a gagné plus de 8% au cours des trois dernières sessions, soutenu par un dollar plus faible et des signes de resserrement continu de l'offre.

Marché sous tension

Reste que le marché demeure tendu, comme l'illustre l'écart entre le prix du contrat le plus rapproché (août) et celui du quatrième mois de référence (novembre), lequel est désormais proche de son plus haut niveau depuis mars. Le phénomène, dit de "backwardation" extrême, signifie qu'il est nettement plus difficile d'acquérir du pétrole aujourd'hui que pour dans quatre mois.

A l'image des journées précédentes, l'or noir a bénéficié mardi du tassement du dollar, devise dans laquelle est libellé le baril pour la majorité des transactions. Autre élément de soutien, "les signaux contradictoires sur le gazoduc Nord Stream", principale voie d'approvisionnement de l'Europe en gaz naturel russe, selon Phil Flynn, de Price Futures Group.

Le géant Gazprom a invoqué l'état de "force majeure" auprès de plusieurs clients européens pour justifier la baisse de ses livraisons de gaz, avant et depuis l'arrêt de Nord Stream, en cours de maintenance. La force majeure implique qu'un opérateur ne peut honorer ses livraisons pour des motifs exceptionnels, échappant à sa volonté, ce qui l'exonère de ses obligations contractuelles.

Les travaux de maintenance "avaient été annoncés de longue date aux clients et ne peuvent donc constituer une raison d'invoquer la force majeure", a prévenu, dans une note, Carsten Fritsch, de Commerzbank. Pour l'analyste, cela pourrait être lié à une turbine, utilisée dans une des stations de Nord Stream et récemment envoyée par son concepteur, le groupe allemand Siemens, pour réparation au Canada.

Selon le quotidien russe Kommersant, la fameuse turbine a été renvoyée en Allemagne dimanche et est actuellement en route pour la Russie, où elle doit être livrée le 24 juillet, soit trois jours après la date théorique de remise en service de Nord Stream.

"Le marché s'inquiète aussi du président (américain Joe) Biden, parce qu'il doit annoncer des mesures pour le climat demain" (mercredi), a expliqué Phil Flynn. Après avoir admis l'impossibilité pour le volet environnemental de son programme à être adopté par le Congrès américain, le chef de l'Etat entend procéder par décrets présidentiels.

"Et à regarder les états de service du président, à chaque fois qu'il a fait quelque chose pour le climat, les prix du pétrole ont monté", a souligné Phil Flynn, mentionnant notamment l'arrêt du projet d'oléoduc Keystone XL ou le moratoire sur les permis de forage sur des terrains publics, durant 16 mois.