Le groupe, qui tente d'obtenir en justice que l'entrepreneur tienne son engagement, a vu son chiffre d'affaire reculer sur un an (-1%), à 1,18 milliard de dollars, selon un communiqué publié vendredi.
Ce repli est attribué à des "vents contraires" dans le secteur de la publicité, aux craintes qui pèsent sur la conjoncture économique, mais aussi à "l'incertitude liée à l'acquisition en cours de Twitter" par Elon Musk.
Le nombre d'utilisateurs actifs quotidiens dits "monétisables", c'est-à-dire pouvant être exposés à de la publicité sur la plateforme, a progressé de 8,8 millions, moins que prévu par les analystes, pour atteindre 237,8 millions.
Dans un contexte de durcissement des conditions de crédit et de ralentissement économique, les sociétés dont le modèle est entièrement basé sur la publicité souffrent d'une diminution des budgets des annonceurs.
Jeudi, Snap avait ainsi ouvert le bal des réseaux sociaux et affiché une perte plus importante que prévu et un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, ce qui lui valait de perdre plus de 30% vendredi dans les échanges préalables à l'ouverture de la Bourse.
L'ombre de Musk
Au-delà d'une conjoncture défavorable à l'ensemble du secteur, Twitter est aussi fragilisé par la saga de son rachat hypothétique par Elon Musk.
Après le renoncement de l'entrepreneur, début juillet, le dossier s'est déplacé sur le terrain judiciaire, où les dirigeants entendent obtenir que le milliardaire soit contraint à acquérir Twitter.
Mardi, une juge d'un tribunal spécialisé du Delaware (nord-est) a ordonné la tenue d'un procès resserré sur cinq jours, en octobre.
La magistrate a ainsi accédé à la demande de Twitter, qui réclamait une procédure accélérée pour limiter les dégâts de cette saga sur le groupe, et écarté, en revanche, les arguments des avocats d'Elon Musk, favorables à ce que les débats ne s'ouvrent pas avant 2023.
L'homme d'affaires accuse les dirigeants de Twitter d'avoir menti sur la proportion des comptes automatisés et des spams sur la plateforme et de ne pas lui avoir fourni suffisamment de données pour vérification.
Le groupe à l'oiseau bleu conteste ces assertions et reproche à Elon Musk de les utiliser pour faire diversion.
Les investisseurs considèrent, pour beaucoup, que Twitter a repris la main, ce qui a permis au prix de son action de rebondir.
Il est désormais au même niveau qu'à la veille de l'annonce, le 4 avril, d'une prise de participation d'Elon Musk au capital, premier pas avant le dépôt d'une offre sur l'ensemble de la compagnie, dix jours plus tard.
Après la publication des résultats trimestriels, le titre reculait néanmoins de plus de 2% dans les échanges électroniques préalables à l'ouverture de la Bourse de New York.
Comme lors de la publication du premier trimestre, Twitter n'a pas organisé vendredi la traditionnelle conférence téléphonique de présentation des résultats.
Sur le deuxième trimestre, le groupe a fait état d'une perte de 270 millions de dollars, alors qu'il avait dégagé un bénéfice sur la même période de 2021.
Rapportée par action, une donnée scrutée par les investisseurs, la perte nette est près du triple de ce qu'anticipaient les analystes.