Les rémunérations réelles, hors bonus, ont "chuté à la vitesse la plus rapide jamais enregistrée depuis le début de statistiques comparables en 2001", a précisé Darren Morgan, directeur des statistiques économiques de l'Office national des statistiques (ONS), sur Twitter.
Les salaires ont pourtant augmenté de 4,7% pour la période, mais l'inflation a atteint en juin 9,4% sur un an dans le pays et pourrait dépasser 13% en octobre selon les prévisions de la Banque d'Angleterre.
Le taux de chômage est quant à lui resté stable à 3,8%, un plus bas en près de 50 ans et légèrement sous ses niveaux d'avant la pandémie, "ce qui montre que le marché du travail est solide" et souligne "la résilience de l'économie britannique", a salué le ministre des Finances Nadhim Zahawi.
Mais le taux d'inactivité reste 1,2 point au-dessus son niveau d'avant le Covid-19, indique mardi l'ONS dans son rapport mensuel.
De nombreux Britanniques sont en effet sortis du marché du travail depuis la pandémie, entre Covid longs, pathologies chroniques dont les traitements ont été retardés et retraites anticipées. Le phénomène ne s'est pas résorbé Outre-Manche, contrairement à l'UE ou aux Etats-Unis.
Le problème s'est même aggravé entre avril et juin, selon l'ONS, qui relève que "le nombre de personnes économiquement inactives pour cause de maladie de longue durée" a augmenté. Ce sont plus de 500.000 personnes de moins sur le marché du travail depuis le début de la pandémie.
Un des facteurs régulièrement pointé du doigt: les listes d'attente à rallonge du système de santé public, le NHS, sous-financé depuis des années.
Plus de six millions et demi de personnes sont en attente de soins considérés comme non-urgents, un chiffre gonflé de plus de 50% depuis le début de la pandémie.
Dans un pays touché par de sévères pénuries de main d'oeuvre, le nombre d'offres d'emploi entre mai et juillet a cependant légèrement diminué par rapport aux trois mois précédents, a un peu moins de 1,3 million, mais reste très au-dessus de ses niveaux pré-pandémie.