Seuls les grands groupes émettent des obligations pour se financer, pointent les référendaires sur leur site Internet. Les 600'000 PME, formant le tissu économique suisse, contractent elles des emprunts bancaires ou émettent des actions. Elles ne profiteront pas de la suppression de l'impôt anticipé sur les intérêts des obligations.
Les modestes épargnants continueront également à payer l'impôt anticipé sur leurs économies, poursuivent-ils. La réforme est donc une nouvelle tentative de la droite de privilégier les multinationales au détriment de la population.
Au final, c'est cette dernière qui devra payer pour les pertes engendrées, pouvant aller jusqu'à 800 millions de francs par an. De telles pertes ne peuvent, selon le comité référendaire, être palliées que par l’augmentation des taxes et des redevances ou une nouvelle coupe budgétaire dans les services publics.
La fraude fiscale serait par ailleurs encouragée, critiquent encore la gauche et les syndicats. L'impôt anticipé a un rôle de garantie. Les honnêtes investisseurs, qui remplissent correctement leur déclaration, se le voient rembourser. Les fraudeurs perdent leurs billes. Sans l'impôt, l'incitation tombe et la fraude augmente.
Muscler l'économie
La réforme entrainera certes des pertes, mais elle a également des avantages, contrent le gouvernement et les partis du centre et de la droite. Les obligations suisses seront plus attractives, et les entreprises y auront plus souvent recours. Des emplois seront créés. L'économie croîtra, et les recettes fiscales augmenteront.
Et les partisans de souligner que les collectivités publiques profiteront également de la réforme. Elles émettent aussi des obligations et verront leurs charges d'intérêt baisser, dégageant ainsi de l'argent pour des fins plus utiles comme l'éducation, les infrastructures, le social ou la sécurité.