L'indice des prix a gagné 0,4 point en glissement annuel par rapport à juillet, et revient à son niveau de mai, selon l'institut de statistiques Destatis.
L'indice des prix harmonisé, qui sert de référence par la Banque centrale européenne, progresse quant à lui de 8,8%.
De quoi mettre la pression sur l'institution monétaire déterminée à ramener l'inflation dans les clous de son mandat, à 2%, et qui devrait pour ce faire sensiblement relever ses taux lors de sa prochaine réunion le 8 septembre prochain, après un premier pas en juillet.
Dans le détail, les prix en Allemagne restent tirés par l'explosion continue des prix de l'énergie, causée par la guerre en Ukraine, à 35,6% sur un an en août, contre 35,7% en juillet et 38,0% en juin.
Les prix de l'alimentation continuent aussi de grimper, sous l'effet de la guerre et des sécheresses, à 16,6% en août, après 14,8% en juillet.
Les prix des biens augmentent de 14,7%, soit 0,8 point de plus qu'en juillet.
"La courte phase de détente des prix en juin et juillet (...) est déjà de l'histoire ancienne", résume Elmar Voelkler, analyste pour LBBW.
Cette hausse met fin à deux mois de baisse permise par des mesures temporaires gouvernementales pour alléger la facture énergétique des ménages.
L'Allemagne a instauré en juin une baisse de taxe exceptionnelle sur le carburant et un ticket à 9 euros par mois valable dans tous les transports publics, hors lignes à grande vitesse.
La plupart de ces mesures vont prendre fin en septembre.
Et en octobre, une taxe sur le gaz destinée à éviter la faillite des groupes énergétiques allemands doit entrer en vigueur.
Résultat : les experts craignent une nouvelle explosion des prix cet automne.
Le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a indiqué s'attendre à "une inflation de 10% possible pendant les mois de l'automne", une première depuis les années 50.
Le relèvement des prix d'août "n'est que l'entame d'un automne inflationniste", abonde M. Voelkler.