M. Lai, le patron du tabloïd Apple Daily désormais fermé, doit prochainement être jugé pour "collusion avec des forces étrangères", un délit passible de la prison à vie en vertu de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin à Hong Kong en 2020.
Deux téléphones portables avaient été saisis lors de l'arrestation de M. Lai et de la perquisition au sein de la rédaction du journal, contraint de fermer l'an passé après un gel de ses actifs par les autorités en vertu de la loi sur la sécurité.
Secret des sources
Les avocats de M. Lai ont invoqué le fait que le contenu de ces téléphones était protégé par le secret des sources lié à la profession de journaliste, un principe reconnu par la jurisprudence hongkongaise, tout comme celui qui protège les conversations entre les avocats et leurs clients.
En juillet, la police a demandé un mandat afin de pouvoir fouiller ces téléphones en invoquant des raisons liées à la sécurité nationale.
Wilson Chan, un des magistrats de la Haute Cour sélectionnés par le gouvernement pour juger les affaires relevant de la sécurité nationale, a estimé mardi que la police pouvait fouiller les téléphones de ce patron de presse, y compris les documents journalistiques.
Sécurité nationale
"La liberté de la presse n'équivaut tout simplement pas à une interdiction générale de saisir, produire ou divulguer des documents journalistiques", a écrit M. Chan dans son jugement.
Selon lui, le mandat couvre tous les types de documents, y compris les documents journalistiques, pour autant qu'ils contiennent ou soient susceptibles de contenir des preuves d'une infraction relevant de la sécurité nationale.
Accès suspendu
Il a cependant accepté de suspendre, jusqu'à la semaine prochaine, l'accès de la police aux téléphones de cette figure du mouvement pro-démocratie, actuellement en détention, afin de laisser le temps à ses avocats de faire appel devant une juridiction supérieure.
Lors d'une audience la semaine dernière, l'avocat principal de M. Lai, Philip Dykes, a prévenu que l'absence de garanties pour les documents journalistiques aurait un effet paralysant.
"Les documents journalistiques confidentiels sont une caractéristique essentielle et la pierre angulaire d'une presse libre saine et performante", a notamment plaidé M. Dykes devant la Cour.