Les autorités chinoises se montrent depuis près de deux ans particulièrement intransigeantes à l'égard des entreprises du numérique, pour des pratiques jusque-là tolérées et largement répandues en matière de collecte de données personnelles et de concurrence.

Plusieurs mastodontes du secteur ont ainsi été épinglés, mais Baidu a été jusqu'à présent relativement épargné par la vindicte des régulateurs.

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Dans ce contexte, la firme a publié mardi un bénéfice net de 3,63 millions de yuans (environ 506'000 francs) engrangé au deuxième trimestre.

Un an plus tôt, sur la période avril-juin, le groupe basé à Pékin avait essuyé 583 millions de yuans de pertes. Elles s'étaient creusées au premier trimestre à 885 millions de yuans.

Quant au chiffre d'affaires, il s'établit à 29,64 milliards d'euros au deuxième trimestre, en baisse de 5% sur un an.

Principal moteur de recherche en Chine, Baidu tire une grande partie de ses revenus de la publicité.

Mais les annonceurs tendent à limiter les campagnes en raison des restrictions sanitaires dans le pays qui pénalisent l'activité et la consommation.

Les recettes tirées de la publicité en ligne s'affichent ainsi en baisse de 10% sur un an au deuxième trimestre.

Baidu fait également l'objet sur ce créneau d'une concurrence de plus en plus forte de ses rivaux Tencent (WeChat) ou ByteDance (Douyin, version chinoise de TikTok).

Le groupe s'est donc lancé ces dernières années dans une diversification tous azimuts.

Baidu est notamment présent dans l'intelligence artificielle, avec la mise au point de voitures autonomes, et l'informatique dématérialisée ("cloud").

Le groupe dispose également d'une plateforme de streaming iQiyi, sorte de Netflix à la chinoise. Elle totalisait 98 millions d'abonnés au deuxième trimestre, contre encore 101 millions en début d'année.

Les résultats trimestriels de Baidu sont publiés dans un contexte difficile pour les géants du numérique, sous pression de Pékin depuis des mois.

La semaine dernière, le géant chinois du e-commerce JD.com avait annoncé une croissance historiquement basse de son chiffre d'affaires trimestriel.

Le mastodonte de l'internet et des jeux vidéo Tencent avait quant à lui dévoilé au début du mois un recul de son chiffre d'affaires trimestriel pour la première fois depuis son entrée en Bourse en 2004.