Vers 08h10, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait 0,59% à 95,177 dollars, après être remonté la veille au soir à 95,35 dollars, soit un bond de 2,5%. Les 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre se négociaient quant à eux à 88,718 dollars, en repli d'à peine 0,1%, après avoir eux aussi gagné 2,5% lundi soir.

Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) ont décidé lundi de réduire leur production, une première depuis les coupes drastiques opérées en raison de la pandémie de Covid-19 et de l'effondrement de la demande.

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Si cette décision ne devrait pas avoir d'incidence sur l'équilibre global du marché, elle se veut "un geste symbolique pour montrer au marché que le groupe agira pour soutenir les prix s'ils semblent s'effondrer", a expliqué à l'AFP Matthew Holland, analyste chez Energy Aspects. Les experts s'accordent sur le fait que cette baisse légère des objectifs de production de l'alliance a pour but de constituer un plancher aux prix du brut.

"L'Opep+ veut défendre les prix du pétrole au-dessus des 90 dollars le baril", estime pour sa part Giovanni Staunovo, analyste chez UBS.

Dans un même temps, le chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, s'est dit lundi "moins confiant" sur une conclusion rapide des négociations pour sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien, dont il est le coordinateur. Les espoirs de renaissance de l'accord, et avec eux la levée d'une partie des sanctions contre Téhéran entrainant le retour du pétrole iranien sur le marché, avaient été ravivés la semaine dernière, avant d'être douchés par les Etats-Unis.

Sur le marché du gaz naturel, les prix continuaient de grimper, après l'annonce de l'arrêt complet du gazoduc Nord Stream 1, qui devait reprendre du service samedi après une maintenance. Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, évoluait à 245,93 euros le mégawattheure (MWh), s'envolant de près de 15%. L'actuelle flambée des prix compense en partie le plongeon de la semaine précédente, le repli hebdomadaire atteignant 9,8%.

Nord Stream 1 sera finalement "complètement" arrêté jusqu'à la réparation d'une turbine de ce pipeline vital pour l'approvisionnement des Européens, a annoncé Gazprom, invoquant la découverte de "fuites d'huile" dans la turbine lors de l'opération de maintenance. Pas de quoi justifier, d'un point de vue technique, l'arrêt du gazoduc, selon le fabricant de turbines Siemens Energy.

Avec cette nouvelle fermeture, "la crise énergétique européenne est entrée dans une nouvelle phase critique", alerte Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. "Ce sont les craintes du pire scénario auquel les dirigeants européens s'étaient préparés." Pour Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades, cette nouvelle interruption des livraisons russes via Nord Stream 1 intervient "en guise de représailles" contre le plafonnement des prix d'achat du pétrole russe décidé vendredi par les dirigeants des nations du G7.

Le Kremlin a assuré lundi que l'arrêt des livraisons était de la seule faute des Occidentaux, car leurs sanctions empêchent la maintenance des infrastructures gazières.