Parmi ce total, un peu plus de la moitié subit du travail forcé et le reste des mariages contraints. Les femmes et les enfants restent affectés de manière disproportionnée par cette situation observée dans presque chaque pays.
Plus de la moitié du travail forcé et un quart des mariages forcés ont été identifiés dans les pays riches ou à revenus intermédiaires supérieurs. Pour le travail forcé, 86% des cas sont attribués au secteur privé.
Et l'exploitation sexuelle atteint près d'un quart, dont quatre cas sur cinq affectent des femmes. Environ 1,8 million d'enfants sont victimes de ce fléau, parmi 3,3 millions exposés au travail forcé. Au total, les travailleurs migrants sont trois plus menacés que les autres de subir ces emplois contraints. Parmi les différents pays, le rapport de l'OIT rappelle que celui de la Haute commissaire aux droits de l'homme Michelle Bachelet a conclu que les Ouïghours semblent être victimes de travail forcé.
Depuis 2016, près de 7 millions de mariages forcés supplémentaires ont été observés. Le chiffre est probablement bien plus important, notamment pour les jeunes. Plus de 85% des cas sont dus à des pressions familiales. Près de deux tiers ont lieu en Asie/Pacifique, même si la prévalence par habitant la plus importante est identifiée dans les pays arabes.
Appel à toute la société
"Il est choquant que la situation en termes d'esclavage moderne ne s'améliore pas. Rien ne peut justifier le maintien de cet abus des droits humains", estime le directeur général de l'OIT Guy Ryder. "Nous savons ce qu'il faut faire", ajoute-t-il, appelant les gouvernements mais aussi les partenaires sociaux, la société civile et les citoyens à lutter contre ce problème.
Le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) Antonio Vitorino demande des politiques et des législations qui protègent les droits humains des travailleurs migrants. Et d'appeler aussi "toute la société" à oeuvrer.
Outre l'amélioration législative, le rapport demande des investigations sur les lieux de travail, la fin du travail forcé étatique ou encore davantage de dispositifs pour lutter contre les trafics dans le secteur privé. La protection sociale et les protections légales doivent être renforcées. Et l'âge légal du mariage doit être généralisé à 18 ans, ajoute le rapport.