L'indicateur publié mardi par l'institut ZEW, mesurant les attentes des marchés sur l'évolution de la conjoncture, a perdu 6,6 points et s'établit à -61,9. Il s'agit du troisième mois de recul d'affilée pendant que la guerre russe menée en Ukraine bouleverse l'approvisionnement en énergie et fait galoper l'inflation.
Le pire reste à venir pour la première économie européenne : "La perspective de goulots d'étranglement énergétiques en hiver rend encore plus négatives les attentes d'une grande partie de l'industrie allemande", commente le président du ZEW Achim Wambach dans un communiqué.
Les investisseurs jugent également la situation économique allemande actuelle bien moins bonne qu'il y a encore un mois. Cet indicateur a perdu 12,9 points sur un mois, à -60,5 points.
À cela s'ajoute une évaluation "moins favorable" de la croissance en Chine, grand partenaire commercial de l'Allemagne, selon le ZEW.
"La récession (en Allemagne) est pratiquement inéluctable" et "la question est maintenant de savoir jusqu'où l'économie peut aller - et où ira l'inflation", commente Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.
L'inflation est bien repartie à la hausse en Allemagne en août, à 7,9% sur un an, après deux mois de ralentissement, poussée par la flambée des prix de l'énergie, selon des chiffres définitifs publiés mardi par l'Office Destatis.
L'IFO a été le premier institut de conjoncture lundi à prévoir une chute du PIB en Allemagne l'an prochain.
La récession est attendue au début de l'hiver avec un recul du PIB de 0,2% au quatrième trimestre 2022 puis de 0,4% au premier trimestre 2023.
Les attentes des marchés sur l'évolution de la conjoncture en zone euro se sont également nettement dégradées, selon le ZEW.