L'indice des prix à la consommation (CPI), qui fait référence et est utilisé pour, notamment, indexer les retraites, sera publié mardi à 08H30 (12H30 GMT) par le département du Travail.

L'évolution des prix est attendue à +8% sur un an et en léger recul (-0,1%) par rapport au mois précédent, selon le consensus d'analystes de MarketWatch.

"Nous anticipons une chute des prix de l'énergie, entraînée par l'essence, mais nous nous attendons à ce que cela soit en partie compensé par une inflation toujours élevée de l'alimentation et du logement", ont commenté Pooja Sriram et Jonathan Hill, économistes pour Barclays Research, dans une note.

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Depuis un an et demi, les prix flambent, érodant le pouvoir d'achat des ménages.

Après avoir atteint en juin son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, l'inflation avait ralenti en juillet, à 8,5% sur un an. Elle était même à zéro sur un mois, ce qui signifie que les prix étaient en moyenne restés les mêmes qu'en juin.

Un nouveau ralentissement de l'inflation serait bienvenu pour Joe Biden à deux mois des cruciales élections de mi-mandat et alors que l'opposition républicaine lui reproche régulièrement d'avoir, par sa politique, largement contribué à cette flambée inflationniste.

"L'inflation est beaucoup trop élevée et il est essentiel de la réduire", a martelé dimanche sur CNN la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, reconnaissant qu'il existe "un risque" de récession, en raison des actions menées par la banque centrale américaine (Fed) pour ralentir l'économie et ainsi contenir l'inflation.

Mais "nous avons un marché du travail solide, et je crois qu'il est possible de le maintenir", et, "à plus long terme, nous ne pouvons pas avoir un marché du travail solide sans une inflation sous contrôle", a ajouté la ministre de l'Economie et des Finances de Joe Biden.

Atterrissage en douceur peu probable

La Fed a averti qu'elle continuerait à fortement relever ses taux directeurs. Cela pousse les banques commerciales à proposer des crédits plus onéreux à leurs clients particuliers et entreprises, moins enclins alors à consommer et investir, ce qui doit permettre de desserrer la pression sur les prix.

"Le temps presse", a mis en garde jeudi son président, Jerome Powell.

Un autre responsable de la Fed, le gouverneur Christopher Waller, a indiqué vendredi qu'il "est encore trop tôt pour dire que l'inflation ralentit de manière significative et pérenne".

La Fed privilégie une autre mesure de l'inflation, l'indice PCE, qui a également ralenti en juillet (+6,3% sur un an), et la ramener autour des 2% considérés comme sains pour l'économie "prendra du temps". Mais les craintes de récession qui selon lui "se sont estompées", ainsi que la robustesse du marché du travail, donnent à la Fed "la flexibilité pour être agressifs".

Le marché de l'emploi reste très tendu avec une pénurie de travailleurs. Le taux de chômage a cependant augmenté un peu en août, à 3,7%.

Il est "peu probable" cependant, mais "pas impossible", que la Fed réalise l'"atterrissage en douceur" qu'elle espère, c'est-à-dire juguler l'inflation en ne faisant augmenter que faiblement le chômage, estiment les économistes Laurence Ball de l'Université Johns Hopkins, et Daniel Leigh et Prachi Mishra du FMI, dans un papier publié mercredi par la Brookings Institution.

Selon eux, la Fed "devra probablement pousser le chômage bien au-dessus de sa projection de 4,1%".