Depuis l'annonce du choix des chasseurs américains, des voix critiques se sont fait entendre sur la procédure d'évaluation, sur le choix de l'avion, les coûts réels, pour l'instant estimés à six milliards de francs, et sur la gestion des risques.

Le F-35A américain est le bon avion pour la Suisse, a rappelé Jacqueline de Quattro (PLR/VD) au nom de la commission. Il a obtenu la meilleure note lors de l'évaluation. "C'est l'avion le moins cher, le meilleur du point de vue technologique." De plus, a-t-elle ajouté, il est l'avion le plus répandu dans l'OTAN et l'UE.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Les rapports des commissions de gestion et du contrôle fédéral des finances n'ont pas fondamentalement remis en cause cet achat. "Nous avons pu vérifier que la Suisse a pu négocier des prix fixes", a précisé Mme de Quattro. Les incertitudes ont pu être levées. La Suisse acquerra 36 avions pour 6,035 milliards de francs.

La modernisation de la flotte est nécessaire, voire urgente, a poursuivi Jean-Luc Addor (UDC/VS). Et Ida Glanzmann (C/LU) de rappeler que la guerre en Ukraine a changé la manière de voir les questions de sécurité. Il serait irresponsable de refuser l'achat de l'avion et de créer des lacunes dans notre sécurité aérienne, a ajouté Mme de Quattro.

Pas le bon choix

PS et Vert-e-s estiment que l'avion américain n'est pas le bon pour la Suisse. Ils ont tenté de renvoyer le dossier au Conseil fédéral. Toutes leurs propositions ont été rejetées.

Son achat est un risque trop grand, a lancé Marionna Schlatter (Vert-e-s/ZH). La dépendance aux Etats-Unis est trop importante. De plus, la Suisse n'a pas besoin d'un avion qui peut transporter une bombe nucléaire pour l'OTAN. Le Conseil fédéral a promis un avion pour la police militaire, mais le F-35A est un avion furtif destiné au bombardement en territoire ennemi, a ajouté Pierre-Alain Fridez (PS/JU).

L'avion est toujours en cours de développement, il n'a pas reçu l'autorisation de production en série et les Etats-Unis ont annoncé changer son moteur, a dénoncé le Jurassien.

Le camp rose-vert s'est battu pour qu'un avion européen soit acheté à la place de l'Américain. Cela aurait permis d'approfondir la coopération sécuritaire avec nos voisins. L'appareil aurait également mieux dû répondre aux tâches de police et de défense aérienne. La gauche aurait également souhaité un jet moins risqué aux niveaux financier et technique.

Signature rapide

Afin d'éviter toute lacune dans la protection de l'espace aérien, le Conseil fédéral pourra signer les contrats d'acquisition sans tarder mais au plus tard avant l'expiration du délai de l'offre le 31 mars 2023. En cas de dépassement du délai, la Suisse devra demander une nouvelle offre et cela coûtera plus cher au vu de l'inflation aux Etats-Unis, a appuyé la conseillère fédérale Viola Amherd.

Il faudra également compter sur des retards de livraison, a-t-elle avancé. D'autres pays, dont neuf en Europe, ont déjà commandé l'avion notamment à la suite de la guerre en Ukraine. C'est aussi un argument pour acheter le jet américain, a souligné Mme Glanzmann.

La gauche a lancé une initiative contre l'achat de ces jets sur laquelle les Suisses voteront, mais probablement seulement après mars 2023. Le peuple s'est déjà prononcé sur l'achat de nouveaux avions en sachant que le F-35A était dans la course, a rappelé Mme de Quattro. L'initiative n'a aucune influence sur l'achat des avions américains.

"Nous avons voté sur le crédit-cadre et non sur le choix de l'avion", a souligné Mme Schlatter. Et de rappeler que 49,9% de la population a refusé cette enveloppe de 6 milliards. Il n'y a pourtant jamais eu de volonté de trouver un compromis.

Le National a refusé la proposition de la gauche de négocier avec le gouvernement américain une réduction du nombre d'avions achetés si les coûts globaux dépassaient les crédits d'engagement autorisés. "Puisque vous êtes tellement sûr des prix fixes, cette proposition ne devrait rien changer. Il ne s'agit que d'une assurance", a lancé Priska Seiler-Graf (PS/ZH) à l'attention de la droite.

Défense sol-air

L'armée doit pouvoir acheter un système de défense sol-air. Cinq unités de feu du système de défense-sol air Patriot compléteront le dispositif aérien, pour 1,987 milliard de francs.

Une enveloppe de 66 millions est nécessaire pour trois nouveaux bâtiments d'instruction et pour l'infrastructure de stockage, elle a aussi été soutenue à l'unanimité dans le cadre du programme immobilier du Département de la défense.