En excluant 2014, une période où les prix avaient été artificiellement dopés par un relèvement de la TVA, l'inflation en août est même la plus forte qui ait été enregistrée au Japon depuis 1991.
Le chiffre d'août est par ailleurs légèrement supérieur aux attentes du consensus d'économistes de l'agence Bloomberg (2,7%).
Sans tenir compte de l'énergie, l'inflation a été plus modérée (1,6%), tout en étant plus forte là aussi qu'en juillet, du fait de l'augmentation des prix d'autres produits, notamment alimentaires.
Ces statistiques ne devraient toutefois pas faire bouger dans l'immédiat la Banque du Japon (BoJ), dont une décision de politique monétaire est attendue jeudi.
Taux proches de zéro
La BoJ continue de maintenir ses taux à des niveaux proches de zéro, à rebours des autres grandes banques centrales mondiales, ce qui fait chuter le yen depuis plusieurs mois, notamment par rapport au dollar.
Même si sa cible d'inflation de 2% hors produits frais est atteinte depuis avril, la BoJ estime que le Japon n'est pas encore mûr pour un resserrement monétaire.
Car la hausse des prix dans l'archipel est essentiellement tirée par des facteurs externes (la flambée des prix énergétiques et alimentaires dans le sillage de la guerre en Ukraine) et temporaires, selon la BoJ, qui voudrait voir les salaires augmenter davantage pour générer une inflation saine.
Mais cette analyse de la BoJ est de plus en plus critiquée, d'autant que l'institution relativise aussi l'impact négatif de la chute du yen sur les petites et moyennes entreprises et les consommateurs nippons, ce qui la rend impopulaire au même titre que le gouvernement japonais.