Ces trois dernières années, le nombre de loups vivant en Suisse a doublé. "Cette année, les loups ont déjà attaqué un millier de moutons et de vaches dans les cantons de montagne du Valais, d’Uri, du Tessin, de Glaris et des Grisons", a indiqué mardi la Conférence gouvernementale des cantons alpins (CGCA).
En se basant sur une étude de l'Institut für Wildbiologie und Jagdwirtschaft de l’Université de Vienne, la CGCA propose que le nombre de loups ou de meutes de loups soit surveillé et régulé activement, de manière similaire à ce qui se fait déjà avec succès pour les bouquetins. "Le recensement systématique des populations de loups en Suisse et les analyses sur leur évolution potentielle constituent la base d’une gestion durable du loup", a ajouté la CGCA.
En se fondant sur cette base, la Confédération doit établir des planifications de mises à mort par canton afin de réduire les conflits avec les êtres humains et leurs animaux de rente. Il s'agit de maintenir les populations de loups à une taille "convenable", qui garantisse la survie du loup et soit acceptable pour la population concernée.
Prestations à augmenter
Une protection durable des troupeaux dans les alpages nécessite des directives claires sur les surfaces et pâturages qui peuvent être protégés au prix d’efforts raisonnables, poursuivent les cantons alpins. Ceux-ci ont rappelé que la protection des troupeaux entraîne des coûts financiers importants et impose des exigences élevées au personnel d’alpage.
"Les conditions du personnel d’alpage doivent être améliorées et les investissements consentis pour la protection des troupeaux doivent être pris en compte dans un système de contributions étendu. La Confédération doit donc aussi relever ses prestations de soutien", a précisé la CGCA.
Dans un communiqué en allemand, le groupe Loup suisse a rappelé qu'il demande depuis longtemps davantage de soutiens - financiers, personnels, sociaux et administratifs - pour la protection des troupeaux. "Il est choquant et incompréhensible que le projet de loi sur la chasse, qui sera soumis au Conseil des Etats la semaine prochaine, n’offre pas de solution à cela et se concentre uniquement sur le tir", a-t-il ajouté.
La solution, proposée par les associations directement concernées par la problématique, offre le meilleur soutien et est aussi la meilleure pour l'agriculture, a expliqué le groupe Loup suisse. Il faut espérer que la Conférence gouvernementale des cantons alpins soutienne cette position, au lieu de celle du Conseil des Etats, a-t-il précisé.