Peu avant 10h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se négociait à 93,307 dollars, en hausse de 2,91%, franchissant à nouveau le seuil des 92 dollars. Mardi soir, il s'était replié de 1,50% à 90,62 dollars. Quant aux 159 litres de West Texas Intermédiate (WTI) américain pour livraison en novembre, dont il s'agit mercredi du premier jour d'échanges, ils valaient 86,473 dollars, grimpant de 3,05% . La veille au soir, ils avaient cédé 1,49% à 84,45 dollars.

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Selon les analystes, les investisseurs redoutent dans l'immédiat de nouvelles perturbations en matière d'approvisionnement à l'heure du décret d'une mobilisation militaire partielle en Russie. Annonçant mercredi sa décision, Vladimir Poutine, la mine grave, a prévenu l'Occident que Moscou utiliserait "tous les moyens" pour se défendre.

"Ce n'est pas du bluff", a-t-il martelé, accusant les pays occidentaux de vouloir "détruire" la Russie, d'avoir recours au "chantage nucléaire" contre elle et signifiant ainsi qu'il était prêt à utiliser l'arme nucléaire. Face à des contre-offensives éclair des forces de Kiev qui ont fait reculer l'armée russe, M. Poutine a choisi de miser sur une escalade du conflit, avec une mesure qui ouvre la voie à l'afflux de militaires russes en Ukraine.

Après l'annonce mardi de l'organisation de "référendums" d'annexion dans quatre régions de l'est et du sud de l'Ukraine à partir de vendredi, le président russe tente une nouvelle manoeuvre dans le conflit, alors que son armée subit de sérieux revers, en particulier dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine.

Il n'en reste pas moins que "les investisseurs évaluent les perspectives mondiales qui s'assombrissent, les taux d'intérêt devant encore augmenter cette semaine, ce qui devrait limiter la demande globale", a observé Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown interrogée par l'AFP.

Le Comité de politique monétaire de la Fed, la banque centrale des Etats-Unis, doit annoncer sa décision de politique monétaire mercredi. "Son objectif premier est de contenir l'inflation, même si cela doit se faire au prix d'une douleur économique à court terme", explique Tamas Varga, de PVM Energy.

Les marchés s'attendent à une nouvelle hausse "agressive" des taux d'intérêt, "qui paralysera les perspectives de demande de brut à court terme", explique Edward Moya, analyste chez Oanda. Les cours de l'or noir ont également pâti d'une nouvelle avancée du dollar, devise dans laquelle sont libellés la plupart des achats de pétrole, a souligné Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report, ainsi que de la glissade des marchés boursiers.

Pour lui, la pression à la baisse sur les prix tient aussi au mois de septembre, période de l'année durant laquelle de nombreuses raffineries effectuent traditionnellement des opérations de maintenance. "Elles ferment des unités et achètent donc moins de barils", et cette situation dure généralement jusqu'à la fin du mois d'octobre, a-t-il expliqué.

L'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) n'a pas rempli son objectif d'août, produisant 3,583 millions de barils par jour de moins que l'objectif annoncé, selon un document interne cité par l'agence Reuters. De quoi rappeler "une fois de plus aux marchés les conditions difficiles dans lesquelles nous continuons d'opérer", et remettre les préoccupations quant à l'offre sur le devant de la scène, souligne Craig Erlam, analyste chez Oanda.

Mais pour M. Moya, une baisse des prix du brut pourrait offrir à l'alliance une "bonne raison de réduire sa production après les décisions des banques centrales de cette semaine". De quoi refaire partir les prix à la hausse.

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, évoluait également à la hausse à 194,26 euros le mégawattheure (MWh).