Les prêts aux entreprises industrielles et commerciales, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 8,7% sur un an, soit la cinquième hausse d'affilée et le score le plus élevé depuis janvier 2009 pendant la crise financière, selon un communiqué.
Dans cet ensemble la croissance pour les prêts d'une durée inférieure à un an s'est élevée à 18,7%, du jamais vu depuis l'entrée de l'euro.
Les entreprises frappent toujours plus à la porte des banques pour financer leur coûts d'exploitation renchéris par la hausse des prix de l'énergie et des matières premières et ce alors qu'une hausse sensible des taux a été entamée cet été par la BCE.
Les crédits aux entreprises pour une durée entre un et cinq ans augmentent aussi nettement, de 9,8%.
Les crédits accordés aux ménages, en comprenant les prêts pour la consommation et le logement, ont de leur côté gardé un rythme de croissance inchangé de 4,5% en août.
Globalement, les prêts ajustés au secteur privé ont grimpé de 6,7%, soit plus du double du score affiché il y un an.
La croissance de la masse monétaire M3, à 6,1%, marque un rebond dans une phase de décrue entamée après le pic de début 2021 (+12,5%) alors que les aides publiques liées aux effets de la pandémie de Covid-19 sont moins demandées.
L'agrégat M3 est utilisé par la BCE comme indicateur avancé de l'inflation, en comprenant les espèces en circulation, les crédits à plus de deux ans ainsi que les dépôts des ménages et des entreprises.
En dépit d'une vitesse ralentie de création de la masse monétaire, l'inflation a atteint un record de 9,1% dans la zone euro en août, tirée par la flambée des prix de l'énergie et des matières premières sur fond de guerre d'invasion de la Russie en Ukraine.
Déterminée à ramener l'agrégat à 2%, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs, de 0,50 point et juillet et de 0,75 point en septembre - du jamais vu en zone euro - en laissant clairement entendre que d'autres hausses vont suivre, même si cela doit peser sur l'évolution de la conjoncture.