Elle a reçu 139 voix lors du scrutin à la Conférence plénipotentiaire de l'organisation, l'organe le plus élevé. Le Russe Rashid Ismailov n'a obtenu que 25 votes. Devant les Etats membres, l'Américaine s'est dite "très reconnaissante" et émue, alors que l'organisation a elle parlé d'une élection "historique".
"Je suis certain qu'elle sera une très bonne secrétaire générale", a affirmé de son côté son adversaire russe. Après ce scrutin qui s'annonçait tendu en raison de la situation internationale, la prochaine patronne de l'UIT a appelé à l'"union" et a promis de continuer à faire de celle-ci une organisation "innovante".
Elle doit entamer son mandat de quatre ans dès janvier prochain, alors que le monde est confronté à des "défis significatifs" avec les conflits, le changement climatique ou encore l'insécurité alimentaire, a-t-elle également ajouté.
Cette responsable de 56 ans, qui oeuvre depuis plusieurs décennies à l'UIT, avait reçu un soutien appuyé il y a quelques jours du président américain Joe Biden. Il y a quatre ans, elle était devenue la première femme à accéder à un poste électif depuis le lancement de l'organisation il y a près de 160 ans. Mme Bogdan-Martin va succéder au Chinois Houlin Zhao qui a rempli deux mandats.
Appel pour les plus vulnérables
L'UIT, bien que technique, prend un rôle considérable avec les nouvelles technologies. Celles-ci sont importantes dans les défis entre grandes puissances, notamment actuellement avec la guerre en Ukraine. Kiev accuse la Russie d'utiliser "de manière illégale" les réseaux ukrainiens, notamment dans l'est, en violation des règles de l'UIT.
Face à l'Américaine, M. Ismailov, un ex-vice-ministre des télécommunications, avait lui admis que la partie serait difficile pour lui. Dans l'impossibilité de mener une vraie campagne avec les sanctions, il partait avec du retard sur l'Américaine.
Parmi les principaux défis, la prochaine secrétaire générale devra continuer à faire avancer la connectivité des individus dans les différents pays. Elle a dit jeudi vouloir "améliorer" la situation de tous sur cette question d'ici 2030, à un coût raisonnable, notamment pour les plus vulnérables dans les pays en développement. Près de 3 milliards de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès à ces nouvelles technologies.