"Nous partageons l'avis de la Confédération selon lequel il existe des incertitudes quant à la sécurité de l'approvisionnement en électricité durant l'hiver 2022/2023", écrit Swissgrid. L'opérateur travaille par conséquent avec ses partenaires en Suisse et à l'étranger "afin d'assurer un approvisionnent en électricité sûr et fiable en Suisse".

Afin d'éviter des pénuries d'électricité, le Conseil fédéral a décidé de mettre en place une réserve d'énergie hydraulique pour l'hiver 2022/2023. Cette mesure, qui entre en vigueur au 1er octobre, prévoit que les exploitants de centrales à accumulation retiennent, contre rétribution, une certaine quantité d'énergie, qui peut être sollicitée en cas de besoin, notamment vers la fin de l'hiver, lorsque les possibilités d'importation sont réduites et la disponibilité de la production nationale est traditionnellement moindre.

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Insuffisant à moyen terme

Le Conseil fédéral a donc confié par voie d'ordonnance à Swissgrid la gestion opérationnelle de la réserve d'énergie hydraulique. Swissgrid assume ainsi un nouveau rôle, qui va au-delà de son mandat légal actuel.

La réserve est utilisée lorsque l'offre sur le marché ne peut plus couvrir la demande la veille de la fourniture. L'acteur du marché dont la demande ne peut être satisfaite annonce ses besoins à Swissgrid, qui appelle alors l'énergie de réserve nécessaire auprès des fournisseurs.

"Dans le contexte de la situation géopolitique actuelle, de l'absence d'accord sur l'électricité avec l'UE et de la lenteur des procédures d'autorisation pour la construction d'infrastructures pour la sécurité d'approvisionnement en électricité, la réserve d'énergie hydraulique est une mesure compréhensible et réalisable", écrit Swissgrid.

Mais à moyen et long terme, d'autres mesures seront nécessaires pour faire face efficacement à une pénurie d'électricité. "Il s'agit notamment d'augmenter la capacité de production nationale, d'accélérer les procédures pour l'extension des installations de production, ainsi que de conclure un accord sur l'électricité avec l'UE", énumère Swissgrid.

Davantage d'importations en provenance du nord

En cas d'urgence, Swissgrid pourra en outre augmenter temporairement la capacité de transport du réseau à très haute tension et, si nécessaire, importer davantage d'électricité du nord. En août 2022, le Conseil fédéral avait informé de l'option d'une surtension temporaire des lignes à très haute tension Bickigen-Chippis et Bassecourt-Mühleberg. Ces deux lignes pourront alors être exploitées à 380 kilovolts au lieu de 220 kilovolts.

D'un point de vue technique, Swissgrid se prépare à exploiter temporairement la ligne Bickigen-Chippis à 380 kilovolts en cas de situation d'approvisionnement critique. Un test d'exploitation doit d'ailleurs avoir lieu en décembre prochain. Le passage permanent de la tension à 380 kilovolts nécessitera des adaptations de lignes, qui sont prévues et actuellement en cours de procédure d'autorisation.

Swissgrid a déjà testé temporairement la ligne Bassecourt-Mühleberg à l'automne 2021 avec une tension de 380 kilovolts. L'opérateur est donc prêt en cas de situation critique. La conversion permanente de la tension à 380 kilovolts nécessitera là aussi une adaptation, qui sera réalisée à partir de septembre 2022.

Quarante et une lignes transfrontalières

Swissgrid est responsable du réseau interconnecté qui comprend 6700 kilomètres de lignes, 12'000 pylônes, 125 sous-stations avec 146 postes de couplage ainsi que 41 liaisons avec l'étranger.

Les lignes électriques de 380 kilovolts sont en grande partie utilisées pour l'importation et l'exportation d'électricité; la haute tension est nécessaire pour transporter l'énergie sur de longues distances avec le moins de pertes possible. Les grandes centrales électriques injectent majoritairement leur énergie dans le réseau de 220 kilovolts.

Swissgrid a notamment pour tâche de veiller à ce que le réseau de transport soit stable à tout moment, c'est-à-dire que la production et la consommation soient toujours en équilibre.