"Six euros sur dix de ce budget sont destinés aux dépenses sociales, ce qui signifie que l'État va destiner au social la plus grosse somme jamais destinée à ce domaine" dans le pays, a assuré la ministre du Budget Maria Jésus Montero.
Ce projet de budget 2023 -sur lequel les partenaires de la coalition de gauche au pouvoir, socialistes et gauche radicale de Podemos se sont mis d'accord mardi matin- inclut notamment une revalorisation des retraites indexée sur l'inflation, a précisé la ministre.
Il prévoit aussi une enveloppe de 700 millions d'euros pour financer l'an prochain la gratuité des trains de banlieue mise en place en septembre pour lutter contre une inflation galopante.
L'allocation logement entrée en vigueur cette année sera par ailleurs maintenue.
Ces dépenses et les mesures anti-inflation prises par l'exécutif seront notamment financées par la création, annoncée il y a deux semaines, d'un impôt temporaire et exceptionnel pour les contribuables les plus aisés.
Cet "impôt de solidarité sur les grandes fortunes", qui sera en vigueur en 2023 et 2024, touchera les personnes disposant d'un patrimoine net supérieur à 3 millions d'euros et devrait rapporter 1,5 milliard d'euros en deux ans.
"Le principal défi auquel fait face notre économie est l'inflation", qui a ralenti en septembre à 9% après avoir passé trois mois au-dessus des 10%, a souligné pour sa part la ministre de l'Économie Nadia Calviño.
Dans ce contexte, l'exécutif de Pedro Sanchez a révisé en baisse sa prévision de croissance à 2,1% en 2023 contre 2,7% anticipé jusqu'ici.
"Il s'agit d'une prévision prudente étant donné le contexte international et les facteurs d'incertitude qui entourent l'évolution économique et géopolitique", a déclaré Nadia Calviño, en référence principalement à la guerre en Ukraine, qui a entraîné ces derniers mois une explosion des prix.
Pour cette année, le gouvernement a au contraire révisé légèrement à la hausse sa prévision, à 4,4%, contre 4,3% auparavant.
Ce projet de budget pour 2023, année des prochaines élections législatives, devra désormais être soumis au Parlement où le gouvernement est minoritaire, mais peut notamment compter sur le soutien d'indépendantistes catalans ou de nationalistes basques.