"Avec deux consommateurs sur cinq qui préfèrent acheter leurs garde-temps en ligne, il est crucial que les marques développent leurs canaux e-commerce (...) si elles veulent être en mesure de répondre aux attentes de leurs clients", affirme Karine Szegedi responsable du secteur de la consommation, de la mode et du luxe chez Deloitte Suisse.

D'après les estimations de Deloitte, la part des montres achetées en ligne devrait doubler pour s'établir à 30% d'ici 2030. Toutefois, la majorité des cadres de l'industrie horlogère pensent que les magasins physiques resteront dans un avenir proche les premiers points de vente.

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La génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) et les milléniaux (entre 1981 et 1996) sont plus enclins à réaliser leurs emplettes sur la toile, rappelle en outre le communiqué.

Cette catégorie de la clientèle est en outre celle qui est le plus intéressée à acquérir une montre de seconde main. Pour la majorité des répondants, les principales motivations d'un tel achat est la possibilité de posséder une montre de luxe à un prix plus abordable (44%), suivie de l'envie d'acquérir un modèle en fin de série (29%). Environ 21% le feront pour des convictions environnementales.

Tout âge confondu, près d'un tiers des clients (31%) prévoient d'acheter une montre d'occasion au cours de l'année à venir, affirment les auteurs de l'étude.

"Le potentiel de croissance du marché de l'occasion est gigantesque. (...) Nous pensons que la taille actuelle du marché, que l'on peut situer à près de 20 milliards de francs, confirmera sa percée dans les années à venir pour s'établir probablement aux alentours de 35 milliards à l'horizon 2030", estime Mme Szegedi. Cela représenterait plus de la moitié du marché primaire.

Objet d'investissement

L'étude met également en exergue que certaines montres sont achetées en tant qu'objets d'investissement. Près d'un consommateur sur quatre (23%) considère le garde-temps acquis comme un placement et compte le revendre par la suite. Cette tendance est davantage marquée à Singapour (33%), Hong Kong (32%) et en Chine (29%).

"C'est ce qui pourrait notamment expliquer pourquoi dans certains marchés asiatiques, les personnes affichent une plus grande propension à dépenser plus pour une montre neuve", indique le communiqué. En Chine, plus d'un tiers des personnes interrogées (35%) sont prêtes à dépenser 5000 francs ou plus pour une montre neuve contre 8% en Suisse et 2% en France.

"Les montres de luxe sont considérées comme des valeurs stables, surtout compte tenu de la volatilité du marché et sur fond de fortes pressions inflationnistes", explique Karine Szegedi.

Revenant sur les perspectives de croissance de l'industrie horlogère en générale, l'étude souligne que la majorité (57%) des cadres interrogés anticipent une bonne année pour le secteur, nonobstant la poussée de l'inflation et les bouleversements à l'oeuvre sur la scène géopolitique. Deloitte rappelle cependant qu'en 2021 ce sont 77% des dirigeants interrogés qui tablaient encore sur des perspectives réjouissantes.

Quelque 80% des participants à l'enquête admettent que la guerre en Ukraine et les tensions entre les Etats-Unis et la Chine ont un impact fortement négatif sur les attentes d'évolution de leurs entreprises.

Ce sont les Etats-Unis qui devraient en particulier constituer la locomotive de la croissance du secteur, suivis par l'Inde et la Chine.