M. Johnson a affirmé dimanche soir dans un communiqué qu'il avait les 100 soutiens nécessaires pour se présenter pour ce processus interne à la majorité, mais qu'il y avait renoncé en raison des divisions dans la formation de droite.
"Je suis arrivé à la triste conclusion que ce ne serait simplement pas la bonne chose à faire. Vous ne pouvez pas gouverner efficacement si vous n'avez pas un parti uni au Parlement", a-t-il ajouté.
L'ancien chef de gouvernement de 58 ans, qui avait quitté le pouvoir début septembre, après moult scandales, est rentré samedi de vacances dans les Caraïbes, pour s'assurer des 100 soutiens de députés nécessaires pour se présenter. Il en a revendiqué 102.
Son retrait, à la Une de la presse britannique, ouvre la voie à la victoire de Rishi Sunak, 42 ans, candidat malheureux cet été contre Liz Truss, Première ministre éphémère qui a démissionné après seulement 44 jours au pouvoir, victime de la tempête financière provoquée par ses projets de baisses d'impôts massives. Petit-fils d'immigrés d'origine indienne au parcours classique de l'élite britannique, Rishi Sunak, richissime ancien banquier, serait alors le premier non-blanc à diriger le gouvernement britannique.
Course aux soutiens
Au cours d'un intense week-end de tractations, M. Sunak a annoncé dimanche sa candidature. "Je veux redresser notre économie, unir notre parti et agir pour notre pays", a-t-il déclaré sur Twitter, promettant "intégrité, professionnalisme et responsabilité".
Il continue lundi à engranger des soutiens, notamment de fidèles de Boris Johnson, comme l'ex-ministre de l'Intérieur Priti Patel, et est soutenu par plus de la moitié des 357 députés "tories". Il est pour l'instant le seul candidat à avoir franchi le cap des 100 parrainages. L'autre candidate, la ministre des Relations avec le Parlement Penny Mordaunt, en est loin.
Il ne lui reste que quelques heures, avant 15h00 en Suisse, pour espérer remonter la pente, mais ses soutiens affichent leur optimisme quant aux chances de celle qui se présente comme source d'unité pour le parti. Elle a salué lundi la "décision difficile" de Boris Johnson, qui "a placé le pays avant le parti, et le parti avant lui-même". Si elle parvient à se qualifier, les adhérents devront les départager par un vote en ligne d'ici à vendredi.
Si elle obtient les soutiens nécessaires et se maintient malgré l'avance de son rival, les adhérents devront les départager par un vote en ligne d'ici à vendredi.
Johnson prend date
Sinon, Rishi Sunak pourrait être couronné dès lundi soir pour devenir le cinquième Premier ministre depuis le référendum du Brexit de 2016, qui a ouvert une page de turbulences économiques et politiques inédites au Royaume-Uni.
L'ancien Chancelier, gardien de l'orthodoxie budgétaire et bourreau de travail, séduit une grande partie de son camp alors que le pays traverse une sévère crise économique et sociale, encore aggravée par les errements de Liz Truss qui ont déstabilisé les marchés et fait chuter la livre. M. Sunak avait régulièrement dénoncé cet été le plan économique de Liz Truss.
Toujours sûr de lui, M. Johnson, 58 ans, s'est lui dit convaincu qu'il aurait eu, s'il avait choisi d'être candidat, "une bonne chance (...) de retourner à Downing Street". Il avait annoncé sa démission en juillet, acculé par des dizaines de démissions dans son gouvernement, dont celle de M. Sunak. Il s'est dit aussi "bien placé" pour mener son camp lors des prochaines législatives prévues dans deux ans.
En force dans les sondages, l'opposition travailliste a quant à elle réitéré son appel à des élections anticipées.