L'indice, calculé sur la base de sondages d'entreprises, est tombé à 47,1, son plus bas niveau depuis 23 mois, contre 48,1 en septembre et 48,9 en août. Il s'affiche en repli pour le quatrième mois consécutif.
Un chiffre inférieur à 50 signale une contraction de l'activité, tandis qu'un indice supérieur à ce seuil marque une progression. Cet indice est publié par S&P Global.
"L'accélération du repli de l'activité et la dégradation de la demande en octobre préfigurent une contraction de l'économie en zone euro au quatrième trimestre et une récession de l'économie de la région semble de plus en plus inévitable", a prévenu dans une note Chris Williamson, économiste S&P Global Market Intelligence.
Le recul de l'indice PMI flash d'octobre correspond selon lui à une baisse trimestrielle du produit intérieur brut (PIB) d'environ 0,2% au 4e trimestre.
"La demande recule à un rythme soutenu et les entreprises s'inquiètent du niveau élevé de leurs stocks et de ventes plus modestes qu'anticipé à l'approche de l'hiver", explique Williamson.
"Le risque que la contraction de l'activité s'accentue encore dans les prochains mois apparaît élevé", met-il en garde, anticipant aussi l'effet d'un probable resserrement monétaire Banque centrale européenne.
Si les tensions sur les approvisionnements se sont nettement atténuées, la flambée persistante des prix de l'énergie et la dépréciation de l'euro alimentent les tensions inflationnistes, grevant les coûts des entreprises et entraînant une baisse de la production manufacturière, observe S&P Global.
"La crise du coût de la vie et le climat d'incertitude économique générale" pèsent également sur les dépenses des consommateurs, alimentant notamment une nouvelle chute de l'activité dans le secteur des services, ajoute l'institut.
Parmi les 19 pays partageant la monnaie unique, l'Allemagne a de nouveau enregistré la plus forte contraction de l'activité en octobre, tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services, avec une chute de son PMI à 44,1, soit son plus faible niveau depuis juin 2009 si l'on excepte les mois de pandémie de Covid-19.
Ce repli "s'ajoute aux signes croissants d'une récession imminente dans la plus grande économie de la zone euro (...) Les entreprises signalent une réticence croissante de la part des clients en raison de contraintes budgétaires accrues", tandis que "les coûts élevés de l'énergie affectent directement la production des usines" en Allemagne, commente Phil Smith, autre expert de S&P Global.
De son côté, l'économie française a stagné en octobre, avec un PMI flash à 50, la résistance du secteur des services compensant un fort repli de l'industrie manufacturière.