Le fonctionnement des systèmes de biométrie faciale, vocale et linguistique est "loin d'être infaillible", relève la Fondation pour l'évaluation des choix technologiques. La reconnaissance automatique des visages identifie par exemple les femmes et les personnes à la peau foncée avec moins de précision que les hommes blancs.
TA-SWISS s'attend à ce que la fiabilité technique s'améliore, ont indiqué les responsables de l'étude mardi devant la presse à Berne. Néanmoins, la surveillance généralisée, qui a souvent lieu à l'insu des personnes concernées, porte gravement atteinte à leur vie privée.
Le recours aux technologies de reconnaissance faciale automatisée en temps réel est également contraire à d'autres droits fondamentaux, comme la liberté de réunion ou celle d'expression.
"Strict nécessaire"
Pour la Fondation, le recours à la reconnaissance de la voix, de la parole et du visage par les services publics doit reposer sur "une base légale claire". Celle-ci doit précise "le caractère nécessaire et la finalité de l'utilisation" et limiter le traitement des données "au strict nécessaire".
Les personnes concernées doivent être en mesure d'accepter ou de refuser la collecte d'informations biométriques sans subir de désagréments, tels que des temps d'attente plus longs ou des coûts plus élevés.
Selon TA-SWISS, une surveillance automatique dans l'espace public - par la police ou d'autres autorités - ne doit pas être autorisée. Il faut également interdire le recours à des technologies de reconnaissance biométrique pour l'analyse de l'attention à l'école.