La guerre en Ukraine ayant envoyé "des ondes de choc sur les prix des denrées alimentaires et de l'énergie, l'Amérique latine peut nourrir davantage de personnes, peut continuer à produire davantage d'aliments et aussi fournir de l'énergie, et nous (Européens, ndlr) pouvons leur fournir de la technologie et des capitaux", a déclaré M. Borrell à la presse à Buenos Aires.
L'Argentine, notamment, fournit nombre de biens "très importants à l'Europe et au monde, et peut faire encore plus", en particulier en matière "de biens agroalimentaires, avec sa superficie et son énorme capacité de production", a-t-il ajouté. "Et l'énergie pourrait suivre".
M. Borrell, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie argentine Santiago Cafiero, se trouve à Buenos Aires pour présider une réunion ministérielle entre l'UE et la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (CELAC), jeudi à Buenos Aires. Il n'y avait pas eu de telle rencontre depuis 2018, a-t-il rappelé.
Accord de libre-échange
Passé par l'Uruguay avant l'Argentine, le chef de la diplomatie européenne y avait souligné lundi l'importance de parvenir à un accord de libre-échange entre l'UE et le bloc économique du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), "avant que d'autres acteurs économiques" ne prennent la place.
"En politique comme en économie, les vides se remplissent. Le rôle que ne joue pas l'Europe, d'autres le joueront. La Chine est évidemment l'un d'eux, et est déjà le principal partenaire commercial de tous les pays d'Amérique latine", a-t-il explicité. "Mais si la Chine achète, nous Européens investissons en Amérique latine, beaucoup. Davantage qu'en Chine, en Russie, au Japon et en Inde réunis".
Aussi UE et Mercosur devraient-ils s'efforcer ensemble "d'ici la fin de l'année" de faire avancer un accord de libre-échange "d'importance stratégique", et la présidence espagnole à venir de l'Union européenne, au 2e semestre 2023, pourrait "ouvrir une fenêtre d'opportunité" pour le finaliser, a estimé M. Borrell.