Le chef de l'Etat a prévenu que cet "été exceptionnel" ne "le sera peut-être pas autant" à l'avenir en raison du changement climatique, lors d'une cérémonie d'hommage, dans la salle des fêtes de l'Élysée, aux acteurs de la lutte anti-incendie. "Pour beaucoup d'entre vous, cet été fut une saison en enfer", "l'enfer des flammes, de la fatigue, de la désolation", a-t-il affirmé.

Il a dit sa "reconnaissance" aux "familles évacuées" comme à tout le personnel engagé, à commencer par les pompiers, dont deux sont disparus cet été, le commandant Pascal Allaire en Loire-Atlantique et le lieutenant Martial Morin dans les Bouches-du-Rhône qui "ont payé de leur vie".

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Rappelant que durant l'été, 72'000 hectares ont été incendiés, "soit six fois plus que la moyenne des dix dernières années", et ce presque dans un département sur deux, il a dévoilé un plan qui prévoit notamment un renforcement des moyens des départements et des moyens aériens.

Emmanuel Macron a ainsi annoncé une enveloppe supplémentaire de 150 millions d'euros à destination des services départementaux d'incendie et de secours (Sdis) en 2023, afin de renforcer la lutte contre les feux de forêt par de nouveaux moyens humains et matériels. Il a également évoqué un "plan de soutien au volontariat" dans les Sdis pour "allonger la durée pendant laquelle les entreprises pourront libérer leur sapeur-pompier volontaire", en indemnisant "mieux les entreprises citoyennes".

"Réarmement aérien d'urgence"

Quant au "réarmement aérien d'urgence", il a évoqué un investissement de 250 millions d'euros pour une "commande inédite" de Canadair. "Nous allons investir massivement pour que d'ici la fin du quinquennat" en 2027, les douze Canadair déjà en service "soient remplacés et que leur nombre soit porté jusqu'à 16", a déclaré le chef de l'État, tandis que deux hélicoptères lourds seront prochainement acquis.

Cette "stratégie nouvelle" prévoit aussi que soit dressée "une carte nationale à la maille la plus fine" pour recenser "les zones particulièrement vulnérables", et verra l'Office national des forêts jouer un "rôle de vigie". L'ancien ministre Hubert Falco, maire de Toulon, doit en outre conduire des travaux pour "moderniser notre sécurité civile".

Enfin, le président de la République a promis "la plantation d'un milliard d'arbres" sur le territoire français "d'ici dix ans", soit "10% de notre forêt", pour compenser notamment les incendies mais aussi dans le but de fixer le carbone et de préserver la biodiversité.

"C'est faisable", a estimé le chef de l'Etat en évoquant "un formidable chantier écologique et d'aménagement de notre territoire". Il a indiqué que serait mis en place "un dispositif de financement public" pour arriver à cette fin, souhaitant en parallèle une "large mobilisation".

Plus de 300 pompiers, maires, pilotes d'hélicoptères, bénévoles et acteurs de la société civile étaient reçus à l'Elysée comme l'avait souhaité en août le président quand il s'était rendu en Gironde, théâtre de feux de forêt très intenses.