Au cours de l'hiver 2022/23, les nuitées devraient progresser de 13%, soit 1,9 million de plus que lors de la même période l'année dernière, projettent les économistes de l'institut bâlois. Le total des nuitées est attendu à 16,5 millions.
En dépit de l'inflation élevée et du franc fort, la clientèle étrangère devrait être plus nombreuse tandis que la demande domestique, escomptée en léger repli de 2%, devrait se maintenir à un niveau élevé, quand bien même les clients suisses seront plus nombreux à céder à l'appel de l'étranger.
En effet, de nombreux ménages ont pu épargner pendant la pandémie et les économistes s'attendent à ce qu'ils soient moins sensibles aux hausses de prix qu'avant la crise. D'autant plus que l'inflation dans plusieurs pays européens est largement supérieure à celle en Suisse, ce qui compense en partie l'effet du franc fort, les prix des forfaits ou des hôtels ayant tendance à augmenter plus fortement dans les autres pays. Les économistes tablent ainsi sur une hausse de 26% ou 1,1 million des nuitées pour les hôtes européens, à peine en dessous du niveau d'avant crise.
Encore du chemin vers le niveau d'avant crise
La Suisse tire également profit de son image de stabilité: même en cas de nouvelle vague d'infections, les voyageurs peuvent s'attendre à des restrictions sanitaires moins strictes que dans d'autres pays. Ainsi, les nuitées des marchés lointains devraient enfler d'un million par rapport à l'hiver dernier.
Les clients chinois continueront néanmoins de manquer à l'appel en raison de la politique de voyage restrictive en Chine, tout comme les clients russes. En outre, les prix des billets d'avion, en particulier pour les marchés lointains, ont augmenté et le tourisme d'affaires ne connaît qu'une lente reprise. Tous ces facteurs, en plus d'une détérioration générale de la conjoncture, expliquent pourquoi le nombre de nuitées ne renouera pas encore cet hiver avec son niveau d'avant-crise.
En 2022, les nuitées hôtelières dans toute la Suisse sont attendues à 36,5 millions (+31,4%), avec une croissance en premier lieu portée par la clientèle européenne et les Etats-Unis. En 2023, les économistes tablent sur à 38,9 millions (+6,5%), tandis que 2024 devrait voir le niveau d'avant crise dépassé, à 40,1 millions, grâce au retour espéré de la clientèle chinoise.