En Suisse, environ 30% des surfaces d'assolement sont drainées. Or, de nombreux systèmes pour canaliser l'eau ont besoin d'être rénovés. Ces travaux sont souvent coûteux. En outre, l'assèchement des terres entraîne une perte de biodiversité, favorise le ruissellement de polluants ou les émissions de CO2.
Les chercheurs d'Agroscope ont étudié les conflits entre la productivité, la protection du climat, la biodiversité ainsi que la charge des eaux en polluants dans ces zones humides. Ils en ont tiré un outil d'aide à la décision qui s'adresse aux cantons, aux maîtres d'ouvrage ainsi qu'aux agriculteurs pour repenser l'utilisation de ces surfaces.
Testé dans quatre cantons
Il s'agit de cartes représentant le potentiel de terres humides du paysage agricole suisse. Plusieurs indicateurs des quatre domaines thématiques "biodiversité", "eaux", "sol et gaz à effet de serre" et "utilisation agricole" sont évalués.
Le projet a été testé et développé avec quatre cantons pilotes (Zurich, Fribourg, Vaud et Valais). L'aide à la décision est désormais disponible en allemand et en français. Elle le sera également en italien à partir de la mi-décembre et pourra être utilisée dans toute la Suisse.
Essai pilote de riziculture
La culture du riz inondée constitue une approche possible pour préserver ou régénérer les terres humides dans le paysage agricole, tout en maintenant une production économiquement intéressante. Des essais pilote de riziculture inondée ont ainsi été mis en place depuis 2017 en étroite collaboration avec des agriculteurs sur le Plateau suisse et en Valais.
A partir de cette année, deux projets seront mis en ½uvre sur la base des connaissances acquises. Le projet "Riz humide écologique" vise, en collaboration avec les agriculteurs, à optimiser la culture du riz humide. Objectif: obtenir des effets positifs en termes de rentabilité des exploitations et en termes de sols, d'eaux et de biodiversité.
Dans le projet "Zones tampons hydrologiques: une utilisation durable est bonne pour les marais suisses", il s'agit de proposer des cultures alternatives sur des surfaces situées dans les zones autour de marécages et qui sont attractives pour la production agricole. A partir de l'an prochain, la riziculture écologique en milieu humide sera soutenue au moyen de paiements directs.