"La faiblesse persistante de l'économie chinoise, la crise énergétique en Europe, un dollar fort, tout cela pèse lourdement sur la consommation", souligne son rapport mensuel sur le pétrole.
"Ce fut le cas pour l'essentiel de 2022 et cela continuera dans un avenir proche", avec une contraction de la demande attendue au dernier trimestre de cette année aussi bien dans les pays de l'OCDE que non-OCDE.
La plupart des grandes économies ayant revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour 2023, la demande de pétrole l'an prochain devrait donc croître de 1,6 million de barils par jour (mb/j), contre 2,1 mb/j en 2022.
L'AIE voit notamment une moindre demande dans l'industrie européenne, et en revanche une reprise continue du kérosène, alors que le trafic aérien se rapproche de son niveau de 2019, pré-Covid.
"Atone" au premier trimestre 2023, la demande globale devrait se reprendre à partir du deuxième, estime le rapport.
L'offre, qui a encore crû en octobre, devrait chuter pour le reste de l'année, avec la décision de l'OPEP+ de réduire sa production et l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le brut russe.
L'AIE souligne en particulier les tensions sur le marché du diesel, où les prix atteignent des sommets.
L'embargo sur le pétrole de Russie, qui fournit une grande part du gazole, devrait ajouter à la pression.
La demande est particulièrement forte car le gazole remplace pour certains usages le gaz devenu hors de prix. Elle devrait croître encore en cette fin d'année, avant de reculer "légèrement" sous l'effet des prix élevés et du ralentissement des économies.
"La compétition pour les barils de diesel non-russes sera féroce, les pays européens devant soumissionner pour des chargements venus des Etats-Unis, du Moyen-Orient ou d'Inde, loin de leurs fournisseurs habituels", souligne l'Agence, pour qui de nouvelles capacités de raffinage devraient in fine contribuer à apaiser les tensions.