Cette "stratégie de rationalisation", dont le gros sera réalisé l'an prochain, devrait permettre de réduire la dette du groupe, dont 23,6% est contrôlé par l'Etat, à une fourchette comprise entre 51 et 52 milliards d'euros fin 2023, contre 58 à 62 milliards cette année.
En Europe, Enel compte se concentrer sur l'Italie et l'Espagne et céder ses actifs en Roumanie. Ses autres pays clefs sont les Etats-Unis, le Brésil, le Chili et la Colombie. En Amérique latine, Enel prévoit de se retirer du Pérou et de l'Argentine.
Enel compte privilégier "des zones géographiques qui peuvent apporter une valeur ajoutée malgré la complexité du scénario actuel, par le biais d'une structure allégée et avec des indicateurs financiers plus solides", a résumé le PDG d'Enel Francesco Starace.
Grâce à sa nouvelle stratégie, le groupe italien vise un bénéfice net hors exceptionnels entre 7 et 7,2 milliards en 2025, avec un taux de croissance annuel moyen de 10-13%, contre 5 à 5,3 milliards d'euros en 2022.
Le bénéfice opérationnel (Ebitda) hors exceptionnels devrait atteindre 22,2 à 22,8 milliards d'euros en 2025, après 19 à 19,6 milliards d'euros prévus pour cette année.
Le groupe compte investir 37 milliards d'euros sur la période 2023-2025, dont environ 17 milliards dans les énergies renouvelables, accélérant ainsi sa transition verte engagée depuis 2014.
Ces investissements devraient permettre au groupe d'augmenter de 21 gigawatts sa capacité en énergies renouvelables par rapport à 2022 pour arriver à un total d'environ 75 gigawatts en 2025.
Enel va ainsi accentuer sa "décarbonation", en misant sur des énergies renouvelables tout en renonçant progressivement au charbon.
Le groupe avait avancé en novembre 2021 son objectif de "zéro émission nette" de dix ans, de 2050 à 2040, "aussi bien pour les émission directes qu'indirectes", un projet ambitieux qu'il a confirmé mardi.
Début novembre, Enel avait annoncé un bénéfice net en chute de 29,8% à 1,76 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de 2022, malgré un bond de son chiffre d'affaires, dopé par la hausse des prix et de la production.
Sur les neuf premiers mois de 2022, les investissements ont grimpé de 17,8% à 9,3 milliards d'euros, afin d'accélérer la transition énergétique, avait précisé le groupe.
La production de renouvelables représente désormais 48% du total, contre 40% d'origine thermique et 12% d'origine nucléaire, avait aussi indiqué Enel.