Selon l'armée de l'air ukrainienne, la Russie a tiré environ 70 missiles de croisière sur l'Ukraine, dont 51 ont été abattus, et envoyé cinq drones kamikazes. Ils ont visé des infrastructures stratégiques, au moment où des températures hivernales s'installent en Ukraine.

Intervenant par visioconférence devant le Conseil de Sécurité de l'ONU, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "crime contre l'humanité".

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Plaidoyer de Zelensky

"Avec des températures en-dessous de zéro, plusieurs millions de gens sans fourniture d'énergie, sans chauffage et sans eau, il s'agit évidemment d'un crime contre l'humanité", a fustigé M. Zelensky lors d'une brève déclaration, durant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité qu'il avait lui-même réclamée.

Neuf mois après l'invasion russe du 24 février, il a dénoncé la "formule de terreur" imposée par les forces de Moscou. Face à un Conseil de sécurité impuissant, il a estimé que la communauté internationale ne pouvait "pas être l'otage d'un (Etat) terroriste international", en allusion au droit de veto de Moscou à l'ONU.

Il avait auparavant promis que les Ukrainiens allaient "tout surmonter". "Incapable de gagner dans un combat loyal avec l'armée ukrainienne, la Russie livre une guerre de terreur lâche contre les civils", a pour sa part dénoncé le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba. "La terreur russe échouera. L'Ukraine gagnera".

Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a quant à lui dit mercredi que le Kremlin ne doutait pas du "succès" de son offensive en Ukraine, malgré les revers des derniers mois sur le terrain.

Centrales nucléaires déconnectées

Selon le chef de la police ukrainienne, Igor Klymenko, les bombardements russes de mercredi ont fait au moins six morts et 36 blessés.

Le maire de la capitale, Vitaly Klitschko, a de son côté annoncé que des infrastructures avaient été touchées et que l'approvisionnement en eau avait été "suspendu dans tout Kiev" à cause des bombardements. Des travaux ont permis dans la soirée de rétablir le courant sur la rive droite de Kiev, selon les autorités régionales.

A la suite des frappes russes, trois centrales nucléaires ont été "déconnectées" du réseau électrique, sans entraîner à ce stade de conséquences sur le niveau de radiation. L'approvisionnement de celle de Zaporijjia (sud), occupée par les Russes, a été stoppé.

Autre conséquence directe de ces frappes russes, la Moldavie, déjà en proie à d'importants problèmes énergétiques causés par la guerre en Ukraine, était victime de "pannes d'électricité massives", a déploré son vice-Premier ministre, Andreï Spinu.

"Promoteur du terrorisme"

Sur le front diplomatique, le Parlement européen a qualifié mercredi la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme". Ce vote a été rapidement salué par M. Zelensky pour qui "la Russie doit être isolée à tous les niveaux et tenue pour responsable afin de mettre fin à sa politique terroriste".

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a de son côté proposé de qualifier le Parlement européen de "promoteur de l'id revenue, mais avec des coupures périodiques, d'après les autorités.

Malgré des combats toujours violents, dans l'est notamment, Moscou et Kiev continuent d'échanger des prisonniers de guerre. Selon un haut dirigeant de l'autorité d'occupation, Denis Pouchiline, l'échange s'est fait "selon la formule 35 pour 35". Kiev a confirmé que 35 militaires et un civil "amputé" d'une jambe avaient été libérés.

Les Etats-Unis ont quant à eux annoncé une nouvelle aide militaire de 400 millions de dollars à l'Ukraine pour des armes, des munitions et des équipements de défense antiaérienne supplémentaires. Le Royaume-Uni a envoyé un premier hélicoptère Sea King en Ukraine et prévoit d'en fournir deux autres.