"Nous resterons unis pour s'opposer à la brutalité" de la Russie en Ukraine, a affirmé le président américain lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français, qui a lancé: "On veut réussir ensemble, pas l'un contre l'autre".
Les deux présidents se sont notamment engagés à fournir à l'Ukraine "une aide politique, sécuritaire, humanitaire et économique aussi longtemps qu'il le faudra", y compris en renforçant la défense anti-aérienne de ce pays, selon un communiqué conjoint publié à l'issue d'une rencontre de plus d'une heure dans le Bureau ovale à la Maison Blanche.
"Coordonnés" sur la Chine
Sur la Chine, ils se sont engagés à "coordonner" la réponse de leurs pays aux "défis posés" par le géant asiatique, notamment en matière de droits humains et à travailler "avec la Chine sur des sujets mondiaux d'importance, comme le changement climatique".
Les deux dirigeants ont aussi exprimé leur désir de "renforcer le partenariat entre les Etats-Unis et l'Union européenne sur l'énergie propre et le climat" et se sont engagés à travailler pour "synchroniser" leurs approches en matière d'industrie verte, après des frictions autour des subventions accordées par les Etats-Unis aux produits "Made in USA". M. Macron a dénoncé des mesures "super agressives" pour les entreprises européennes.
Alliance solide
Les deux hommes avaient auparavant réaffirmé la solidité de l'alliance entre les Etats-Unis et la France. "Les Etats-Unis ne pourraient pas demander de meilleur partenaire avec qui travailler que la France", a affirmé le dirigeant américain depuis les jardins de la Maison Blanche.
"Notre destin commun est de répondre ensemble" aux défis du monde, lui a répondu le président français. "Nos deux nations sont soeurs dans leur combat pour la liberté", a-t-il assuré, appelant à ce que la France et les Etats-Unis redeviennent "frères d'armes".
Mauvais début
L'octogénaire démocrate se fait fort, après les convulsions de la présidence de Donald Trump, de resserrer les liens avec les partenaires traditionnels des Etats-Unis, dont leur "plus vieil allié", la formule consacrée à Washington pour désigner la France.
Cela n'avait pourtant pas très bien commencé avec son homologue français. En septembre 2021, les Etats-Unis avaient annoncé une spectaculaire nouvelle alliance militaire avec le Royaume-Uni et l'Australie, soufflant à la France un énorme contrat de sous-marins.
Joe Biden, sans revenir sur le fond de la décision, avait reconnu une "maladresse". Il a depuis tout fait pour apaiser Emmanuel Macron, un processus qui, selon les analystes, culmine dans cet accueil solennel à Washington.
Programme d'investissements
Depuis un autre sujet de dissension est apparu: voulant redynamiser son industrie et rassurer une classe moyenne ébranlée par la mondialisation, tout en tenant tête à Pékin, le président démocrate a en particulier fait voter un gigantesque programme d'investissements, le "Inflation Reduction Act" qui inquiète les Européens.
Mais jeudi, il a assuré que les créations d'emplois ne se fassent pas aux dépens de l'Europe. "Vous allez peut-être régler votre problème mais vous allez aggraver le mien", a dit Emmanuel Macron à des parlementaires américains, en insistant sur la nécessité pour la France aussi de soutenir la classe moyenne et l'emploi.
Ces choix "vont fragmenter l'Occident", a-t-il ensuite martelé devant la communauté française. Ils "ne peuvent fonctionner que s'il y a une coordination entre nous, si on se décide ensemble, si on se resynchronise".
Emmanuel Macron devait encore se rendre jeudi au département d'Etat pour un déjeuner en présence la vice-présidente Kamala Harris avant de participer au dîner de gala dans la soirée à la Maison Blanche.