Sur un mois seulement, l'inflation est stable, à 0,3%, surprenant les analystes qui s'attendaient à une légère accélération et tablaient sur +0,4%.
L'inflation, très forte depuis un an, à des niveaux qui n'avaient pas été observés depuis le début des années 1980, est la priorité de la Fed, qui relève ses taux pour faire ralentir la consommation, et donc l'économie. Cela doit permettre de desserrer cette pression sur les prix.
L'indice PCE de l'inflation est celui qu'elle privilégie, et souhaite ramener à 2%, niveau considéré comme sain pour l'économie.
Une autre mesure, l'indice CPI, qui fait référence notamment pour l'indexation des retraites, et avait été publiée deux semaines plus tôt, avait également montré un ralentissement, à 7,7% sur un an contre 8,2% en septembre, tombant à son plus bas niveau depuis janvier 2022.
Par ailleurs, les ménages ont vu en octobre leurs revenus augmenter de 0,7% sur un mois, selon le gouvernement, une hausse plus forte qu'attendu et supérieure à celle de septembre (0,4%). Cette progression est due aux augmentations de salaires, mais aussi de prestations sociales et aides des Etats.
Les Américains ont aussi accéléré leurs dépenses, qui sont, comme anticipé par les analystes, en hausse de 0,8% (contre +0,6% en septembre).
Ils ont notamment sorti leurs billets et cartes bancaires pour acheter de l'essence et des voitures, mais aussi se nourrir et se loger.
"Les dépenses de consommation restent résilientes, face à une inflation au plus haut depuis 40 ans et à une hausse des coûts d'emprunt", a commenté Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour HFE.
Ces dépenses de consommation, en biens comme en services, devraient cependant soutenir la croissance américaine, qui avait rebondi au deuxième trimestre après s'être contractée au premier semestre.
D'autant plus que la saison des fêtes a démarré en fanfare, avec les journées de promotion de Black Friday et Cyber Monday.
Les ventes sur l'ensemble de la saison devraient progresser de 6 à 8% par rapport à l'an dernier pour atteindre jusqu'à 960,44 milliards de dollars, anticipe la Fédération nationale de la distribution NRF.
Le risque de récession plane cependant toujours sur l'économie américaine.
Mais le président de la Fed, qui lutte contre la forte inflation en renchérissant le coût du crédit, au risque de trop ralentir l'économie et de provoquer une récession, s'est montré optimiste mercredi.
La possibilité de parvenir à un "atterrissage en douceur" pour l'économie américaine, qui verrait l'inflation rentrer dans les clous sans faire plonger les Etats-Unis dans la récession, est "très plausible", a estimé Jerome Powell.