A compter de lundi, des dindes et canards, "les espèces les plus sensibles" au virus, seront envoyés de manière anticipée à l'abattoir, selon le ministère de l'Agriculture.

Quant aux éleveurs de poulets et poules pondeuses, ils pourront aller au bout de leur cycle de production, mais devront patienter trois semaines avant de réintroduire des animaux dans leurs bâtiments. Ces mesures, décidées devant l'"accélération" des contaminations, seront réévaluées d'ici à trois semaines.

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Le ministère n'était pas en mesure vendredi de chiffrer le nombre d'exploitations et d'animaux concernés. Il parle de "dédensification". Objectif: baisser à marche forcée le nombre de volailles présentes dans les exploitations, plutôt que risquer de les voir contaminées, euthanasiées, et donc perdues pour la consommation humaine.

En parallèle, des animaux sains sont euthanasiés dans un périmètre restreint autour des élevages infectés.

"L'Etat sera au rendez-vous" pour indemniser les manques à gagner pour les éleveurs, assure le ministère.

20 millions euthanasiés

Les autorités veulent éviter la saturation des capacités d'abattage sanitaire, dépassées au plus fort de la dernière crise (fin novembre 2021 - mi-mai 2022). D'ampleur inédite, elle avait entraîné l'euthanasie de plus de 20 millions de volailles et une facture de plus d'un milliard d'euros d'indemnisations à la charge de l'Etat.

Selon un dernier bilan, 91 élevages, dont 37 en Vendée et Deux-Sèvres, ont été contaminés depuis la résurgence précoce de l'épizootie cet été. Et près de 1,3 million de volailles ont été euthanasiées.

Selon Sylvie Coloas, du syndicat Confédération paysanne, opposé à l'agriculture intensive, il était temps que l'Etat décide de réduire la densité de volailles : "C'est une décision difficile à prendre", "personne ne veut remettre en cause le modèle ultra-industriel".

Près de 1,3 million de volailles ont été abattues en France depuis le 1er août pour endiguer la résurgence de la grippe aviaire dans les élevages français, en particulier dans l'ouest du pays.

En Europe, de nombreux pays ont détecté le virus sur leur sol. La production de viande de volaille et d'oeufs en pâtit, et les prix s'envolent.