L'annonce de fermeture du site et de transfert de sa production, tombée le 27 octobre, menace de laisser 220 employés sur le carreau. "La balle est dans le camp du groupe britannique", ont indiqué mercredi les syndicats Unia et Syna. Les représentants du personnel demandent à la direction de prendre en compte leurs propositions.

La délégation de consultation, composée de la commission du personnel ainsi que d'Unia et de Syna, a présenté mardi ses propositions à la direction pour éviter la fermeture. Pendant trois semaines, 36 personnes ont travaillé presque quotidiennement avec les syndicats pour élaborer des pistes comportant deux priorités.

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Semaine prochaine

Ces dernières visent à maintenir l’existence de l'usine et à préserver la totalité des emplois. Une partie des axes explore les possibilités de réorganisation, l'autre propose des pistes de réindustrialisation pour assurer la pérennité du site. La direction va les évaluer et devrait rendre sa réponse la semaine prochaine.

Dans le détail, les conditions étaient réunies pour que les groupes de travail et la délégation de consultation puissent fournir un travail de qualité, relèvent les syndicats dans leurs explications. "La procédure a pu se dérouler dans de bonnes conditions". La délégation a reçu par ailleurs toutes les informations utiles.

La prolongation du délai de consultation a permis de finaliser le rapport dans les délais impartis, constatent encore Syna et Unia. A noter que la direction locale de l’entreprise BAT et des représentants de la direction européenne, basée à Londres, ont assisté à la présentation du rapport.

"Une lourde perte"

Avec le personnel, Unia et Syna demandent que la direction de BAT prenne les alternatives en considération de manière "positive". Ils espèrent que celle-ci "mesure l’importance de ce site industriel historique, qui est doté d’un savoir-faire qui sera indiscutablement encore utile au groupe britannique."

"Une fermeture serait une perte lourde", conclut le communiqué. Au-delà, c'est toute une région qui se mobilise pour sauver le fleuron. Les syndicats qualifient d'impressionnant le soutien témoigné au personnel. Le Parlement jurassien a voté le 23 novembre une résolution exhortant le Gouvernement d'agir.

Outre l'action des autorités cantonales, le Conseil communal a également apporté son "total soutien" aux employés lors de la phase de consultation qui vient de s'achever. A Boncourt, une commune de 1200 habitants sise en Ajoie, une éventuelle délocalisation du site de production impacte déjà la vie du village.

Essor lié à Burrus

La commune a ainsi reporté l'examen du budget 2023 prévu initialement début décembre. Un départ de BAT, de loin le plus important des contribuables, aurait d'importantes conséquences sur les finances. "Les bases de notre commune reposent sur des fondations saines et solides", a toutefois rassuré l'exécutif.

Le développement du village est étroitement lié à l'évolution de l'usine Burrus et maintenant BAT. Fondée en 1814 par la famille Burrus, qui a longtemps joué un rôle de mécène, l'usine est passée aux mains du groupe Rothmans International en 1996. Un cigarettier qui a fusionné en 1999 avec un autre géant du secteur, le groupe BAT.