Vers 07h45, le baril de de West Texas Intermediate (WTI), variété de référence de l'or noir américain pour livraison en janvier, se négociait à 74,57 dollars, en hausse de 0,43%. Mardi soir, il valait 74,25 dollars, après avoir chuté de 3,48% et atteint en cours de journée 73,41 dollars, un niveau inédit depuis la fin décembre 2021. En deux séances le brut a cédé plus de 7% outre-Atlantique.

Quant aux 159 litres de Brent de la mer du Nord, avec échéance en février, ils se négociaient à 79,61 dollars, toujours au-dessous du seuil des 80 dollars, soit une hausse de 0,32%. La veille au soir, ils avaient cédé pas moins de 4,02% à 79,35 dollars, clôturant en-deçà de 80 dollars pour la première fois depuis début janvier.

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La Chine a annoncé mercredi un allègement général des règles sanitaires contre le Covid, abandonnant son approche stricte face au virus après des manifestations historiques de colère à travers le pays. Selon les nouvelles consignes dévoilées par la Commission nationale de santé (NHC) - qui a valeur de ministère -, "les personnes infectées asymptomatiques et les cas légers qui peuvent être isolés à domicile le seront de manière générale".

Changement d'ampleur

C'est un changement radical par rapport à la norme en vigueur depuis presque trois ans, qui exigeait que tout cas positif soit emmené dans un centre de quarantaine. Par ailleurs, le pays va "réduire davantage la portée des tests à l'acide nucléique et en réduire la fréquence", alors qu'il demandait jusque-là aux habitants de se tester plusieurs fois par semaine pour pouvoir accéder à tout lieu public.

Autre nouveauté annoncée mercredi: il sera désormais possible de voyager d'une province chinoise à l'autre sans avoir à présenter un test PCR négatif de moins de 48 heures, et aucun test ne sera non plus exigé à l'arrivée. L'annonce intervient quelques heures après la publication officielle de nouveaux chiffres inquiétants pour la deuxième économie mondiale: en novembre, la Chine a vu ses exportations et importations s'effondrer, sous l'effet conjugué de sa politique zéro Covid et d'une demande atone.

Si cet allègement des restrictions dans l'Empire du Milieu est de nature à soulager les investisseurs, laissant augurer d'une reprise de la demande d'or noir du premier importateur mondial, les investisseurs continuent de craindre "l'effet potentiel d'une nouvelle série de hausses de taux (de la banque centrale américaine) sur l'économie mondiale, a commenté Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown. Ce sentiment avait déjà justifié le retournement de tendance de lundi.

Un resserrement monétaire plus appuyé que prévu pourrait affaiblir la demande d'or noir et déprimer encore davantage les cours. Autre élément, le regain du dollar, qui s'est ressaisi ces deux derniers jours après plusieurs semaines de glissade, ce qui est défavorable aux prix du pétrole, libellés le plus souvent en billets verts.

Côté offre, certains opérateurs ont été déçus par le maintien, annoncé dimanche, de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de leurs alliés de l'accord Opep+, expliquait à l'AFP Bart Melek, de TD Securities. De ce fait, "le marché s'inquiète de voir une offre trop abondante" au niveau mondiale, poursuit l'analyste.

Statu-quo

Les négociants ont également réagi mardi à l'entrée en vigueur de l'embargo européen sur le pétrole russe, assorti d'un mécanisme de prix plafond pour les livraisons à destination d'autres destinations que l'Europe. De l'avis de Craig Erlam, analyste chez Oanda, "à bien des égards, cela n'améliore pas la visibilité dans le secteur du pétrole brut ; on peut même dire (que ces mesures) rendent les perspectives plus incertaines".

A ce stade, "il semble que la seule chose garantie sur le marché pétrolier, pour l'instant, soit la volatilité", assène-t-il. Moscou a affirmé à plusieurs reprises que la Russie ne vendrait pas de pétrole aux pays appliquant le plafonnement. Pour M. Erlam, ce mécanisme est probablement considéré par les investisseurs comme un "statu quo", d'autant que la Russie tente d'améliorer sa "capacité à contourner les sanctions".