Une assemblée générale extraordinaire de l'entreprise se réunit lundi pour approuver un plan de sauvetage historique du gouvernement dévoilé en septembre, impliquant une nationalisation du groupe. Holger Kreetz, directeur opérationnel d'Uniper, premier importateur de gaz d'Allemagne, a répondu aux questions de l'AFP.
QUESTION: Quelle est la situation économique d'Uniper, avant la nationalisation officielle par l'Etat, et alors que les prix du gaz sur les marchés de court terme ont baissé?
REPONSE: "Nous sommes toujours dans une situation dans laquelle nous devons acheter du gaz sur les marchés (spot), où les prix ont atteint un ordre de grandeur qui est, en général, plus élevé que le prix d'achat par nos clients.
Nous sommes donc toujours dans une situation tendue, et cela restera le cas tant que les contrats de long terme qui nous lient à nos clients, les industriels et les communes notamment, n'auront pas expiré."
Q: Actuellement, Uniper négocie des contrats de long terme avec des producteurs, notamment le Qatar, pour fournir l'Allemagne en GNL. Pour l'instant, aucune négociation n'a abouti, pourquoi est-ce si difficile?
R: "Chez Uniper, nous avons énormément d'expérience dans le commerce du gaz et du GNL. Nous avons l'an dernier acheté 350 cargaisons. Pour remplir notre nouveau terminal liquéfié à Wilhelmshaven (le premier d'Allemagne, qui a ouvert samedi, NDLR), nous avons juste besoin de 50 cargaisons par an, soit seulement une par semaine.
Nous allons utiliser l'ensemble de nos contrats et actifs pour y parvenir. C'est pourquoi nous ne voyons aucune difficulté ou problème d'approvisionnement pour fournir l'Allemagne en 2023 par exemple. Mais bien sûr, si nous voulons apporter du gaz en Allemagne à long terme, il faudra conclure des contrats pour des périodes plus longues. C'est évident."
Q: Les militants écologistes critiquent la ruée de l'Allemagne vers le gaz liquéfié, qui pourrait menacer l'objectif de neutralité carbone, et ne croient pas à un passage rapide à l'hydrogène vert. Que leur répondez-vous?
R: "L'hydrogène n'en est encore qu'à ses début en Europe, il reste beaucoup à faire, en collaboration avec les politiques et les régulateurs, notamment en ce qui concerne l'infrastructure. Mais nous sommes prêts.
A Wilhelmshaven par exemple, nous avons réussi à faire un terminal GNL qui pourra très bien fonctionner avec de l'hydrogène. En effet, le pipeline que nous avons construit est adapté à cette technologie.
Par ailleurs, la vitesse à laquelle nous avons construit ce terminal montre que l'Allemagne peut donner des réponses rapidement en termes d'infrastructures. Nous devons faire la même chose avec les énergies renouvelables, et l'hydrogène."